D’ici jeudi minuit, dans le cadre du reconfinement national tous les établissements accueillant du public non essentiel, seront fermés. Une mesure sanitaire draconienne qui inquiète Chaouki Asfouri, restaurateur et représentant du Groupement national des indépendants en Occitanie.
« On s’y attendait, c’était dans l’air. Mais on a été surpris par le caractère aussi strict et direct de la mesure de fermeture qui a été prise », témoigne Chaouki Asfouri, restaurateur et représentant du Groupement national des indépendants (GNI) en Occitanie, un syndicat qui fédère les professionnels de la restauration et de l’hôtellerie. Celui-ci se dit très inquiet pour l’ensemble du secteur, après l’annonce par Emmanuel Macron, le président de la République, du reconfinement et de la fermeture des établissements accueillant du public. « Après la première vague, la profession était KO debout. Le gouvernement vient de lui mettre le coup de grâce », s’alarme-t-il.
En effet, celui-ci rappelle que cette filière déplore déjà près de 150 000 licenciements et environ 20 000 entreprises en très grande difficulté. Une situation qu’il juge d’autant plus injuste que les professionnels du secteur ont été soumis à des mesures sanitaires particulièrement drastiques, ces derniers temps. « On a fait tout ce qu’il fallait : limité le nombre de couverts, respecté le couvre-feu, porté le masque et disposé des gels hydroalcooliques sur les tables. Et le résultat, aujourd’hui, c’est qu’on nous ferme sans concertation. Comme lors de l’annonce du 14 mars, nous sommes mis brutalement devant le fait accompli avec des stocks qui vont-être perdus. Venant du gouvernement c’est une preuve d’amateurisme », proteste le restaurateur.
Si Chaouki Asfouri prend acte de la décision d’un reconfinement national, celui-ci regrette une mesure disproportionnée qui met en danger de nombreuses entreprises. « Il serait mal venu de demander une réouverture. Mais nous aurions pu trouver d’autres solutions, comme des mesures plus ciblées sur les personnes vulnérables, pour endiguer l’épidémie tout en préservant l’économie. » Par ailleurs, même s’il reconnaît que « nous sommes l’un des pays qui a le plus soutenu ses entreprises », le représentant du GNI se dit inquiet de l’efficacité des mesures d’aides mises en place par le gouvernement.
« 10 000 euros d’aides pour une société à taille humaine, c’est correct. Mais le problème ce sont les conditions d’éligibilité qui limitent trop les entreprises bénéficiaires », alerte Chaouki Asfouri, qui espère un non-conditionnement des aides. De même son syndicat appelle à la création d’un crédit d’impôt permettant aux bailleurs de renoncer à tout ou partie des loyers dus par des professionnels. Ainsi que la prise en charge de congés payés dans le cadre du chômage partiel. « Nous attendons surtout des actes forts ainsi que des réponses claires et rapides. »
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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