La Banque de France vient de publier sa dernière note de conjoncture économique en Occitanie. Celle-ci fait état d’un mois de septembre très inégal selon les secteurs d’activité. L’aéronautique et l’hôtellerie sont en chute libre, tandis que le BTP se trouve redynamisé. Plus de détails.
En septembre, comme en août, l’économie semble se stabiliser en Occitanie, sans toutefois afficher des statistiques équivalentes à la période pré-crise. D’autant que, selon la Banque de France, la région connaît de « fortes disparités sectorielles ». En effet, certaines filières, comme l’industrie et les services marchands, parviennent à maintenir le cap. La première enregistrant une légère baisse de production, quand la seconde observe une activité en faible augmentation. À l’inverse, d’autres secteurs s’écroulent, à l’image de l’aéronautique et de l’hôtellerie. Quant au BTP, il reste la branche la plus dynamique, même si les carnets de commandes sont loin d’être pleins.
Selon les chefs d’entreprises d’Occitanie évoluant dans le secteur de l’industrie, leurs sociétés atteindraient, en septembre, 83 % de leur niveau d’activité dit “normal”. La production ayant baissé d’environ 10 points par rapport au mois d’août. Celle-ci est tirée à la baisse par l’agroalimentaire, mais aussi par l’aéronautique. Le niveau de commandes dans ce dernier secteur, encore en deçà de la période pré-Covid-19, engendre une accumulation des stocks de produits finis, expliquant ainsi la baisse de production. Conséquence : les effectifs de l’industrie, qui représentent aujourd’hui 13 % des travailleurs (chiffres Urssaf), ont été ajustés, notamment par le non-renouvellement des contrats intérim et des CDD. Quant aux trésoreries, elles semblent être globalement équilibrées, même si la Banque de France note une tension sur celles de l’agroalimentaire.
Mais au sein même de cette filière industrielle, tous les secteurs ne suivent pas des courbes similaires. En effet, pendant que l’évolution de l’activité de transformation et de conservation de la viande, de l’aéronautique et du spatial, du textile et de la métallurgie sont à la baisse, celle des équipements électriques, de l’industrie automobile, de l’imprimerie, de l’industrie chimique, des produits en caoutchouc et plastique, et de réparation des machines ont retrouvé de l’embonpoint.
Dans l’ensemble, le secteur des services marchands affiche des tendances positives en septembre. Il parvient même à atteindre 85 % de son activité normale en Occitanie. Mieux, dans le domaine de l’ingénierie et de l’analyse technique, l’activité est même supérieure de près de 20 points par rapport à celle de l’année dernière. Les activités administratives et de soutien enregistrent également un regain de près de 10 points par rapport à 2019. Ces deux branches, qui prévoient une augmentation de leurs courants d’affaires à court terme, ont pourtant réduit leurs effectifs.
Dans le même cas de figure, la filière des transports et de l’entreposage affiche une hausse de son activité en septembre 2020, de près de 5 points par rapport à septembre 2019. En revanche, le secteur a lui renforcé son personnel pour faire face à la demande.
Seule ombre au tableau, l’hébergement qui, « après une activité estivale dynamique, a enregistré un net recul de son chiffre d’affaires », constate la Banque de France, « car la clientèle d’affaires n’a pas pris le relai ». Ainsi, les trésoreries des entreprises de la filière se trouvent très tendues. Et malgré les prix revus à la baisse, et l’ajustement des effectifs, la profession prévoit encore un affaissement de son activité de 70 points.
Fortement impacté lors du confinement, le BTP a amorcé son redressement économique dans la région. La seule activité du bâtiment est aujourd’hui près de 40 points supérieure par rapport à la même période l’année dernière, portée par les particuliers qui réalisent des travaux de rénovation de l’habitat et d’économies d’énergie. Les carnets de commandes offrent même aux professionnels du secteur une visibilité sur les six à huit prochains mois. Une situation qui a conduit les acteurs de la filière à recourir à l’emploi intérimaire durant le mois de septembre, surtout dans le second œuvre. Et les besoins en main-d’œuvre devraient encore augmenter dans les prochains mois.
En revanche, la branche des travaux publics (TP) est plus à la peine, car les commandes issues des collectivités sont nettement moins dynamiques que celles des particuliers. Il est prévu que la production fléchisse encore au cours du quatrième trimestre 2020, ce qui inquiète fortement les professionnels des TP.
Une incertitude qui gagne tous les secteurs, même si les chefs d’entreprise anticipent un léger regain d’activité pour le mois d’octobre. Le manque de visibilité sur leur carnet de commandes et sur l’évolution de l’épidémie de Covid-19 participe à la frilosité des prévisions économiques. Toutefois, selon la Banque de France, leur activité devraient connaître une stabilisation, voire une augmentation, dans les prochains mois, excepté pour l’hôtellerie-restauration.
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