Les difficultés liées au mouvement des “gilets jaunes” peuvent être de plusieurs ordres. Il convient de les distinguer pour apporter la réponse adéquate aux clients.
Si le salarié ne vient pas travailler en raison de l’impossibilité pour lui de se rendre sur son lieu de travail, il y a lieu de constater une absence justifiée, mais non rémunérée.
Employeur et salariés peuvent toutefois s’entendre sur la pose de jours de congés payés, de RTT, etc.
Compte-tenu des circonstances, dans la mesure où elle n’est pas fautive, l’absence ne peut pas donner lieu à sanction disciplinaire.
En cas de retard, la logique est la même. L’employeur est en droit de réaliser une retenue pour les heures non réalisées, sauf s’il s’agit d’un salarié au forfait annuel en jours.
Lorsque c’est l’entreprise qui ne peut pas fournir du travail aux salariés ou qui doit fermer, l’employeur peut demander aux salariés de récupérer les heures perdues ou encore mettre en œuvre l’activité partielle.
À la date de la rédaction de ce document, l’État n’a pas annoncé d’aide spécifique pour faire face à ces difficultés.
La Cour de cassation a admis que, dans le cadre de son pouvoir d’organisation, l’employeur puisse modifier les horaires de l’entreprise dans le soucis légitime de parer aux répercussions d’une grève extérieure à son entreprise1. Dans ce cadre, l’employeur peut organiser la fermeture de l’entreprise et organiser la récupération des horaires perdus.
Cette mesure est impossible lorsqu’il s’agit d’un mouvement de grève national. Le mouvement des “gilets jaunes” n’étant pas une grève, l’employeur peut prendre ce type de mesures.
Dans ce cas, il doit respecter certaines formalités :
L’activité partielle permet de suspendre ou de réduire l’activité d’une collectivité de salariés temporairement. Lorsque sa mise en œuvre est acceptée par la Direccte, l’entreprise bénéficie d’aides de l’État pour indemniser les salariés.
L’activité partielle peut être mise en œuvre notamment en cas de difficultés d’approvisionnement en matières premières ou en énergie ou de circonstance de caractère exceptionnel. Ainsi, l’activité partielle a pu être admise dans le cas :
Pour pouvoir recourir à l’activité partielle, l’employeur doit faire une demande préalable auprès de l’administration. Cette demande est effectuée en ligne via un portail internet sécurisé et confidentiel.
Il ne peut être dérogé au caractère préalable de la demande que dans le cas d’un sinistre ou d’intempéries. Toutefois, compte tenu du contexte, certaines Direccte pourraient faire preuve de souplesse. Par exemple, le Préfet de l’île de La Réunion ayant décrété l’état de force majeure, les entreprises de ce département peuvent solliciter le dispositif de l’activité partielle avec effet rétroactif au 17 novembre 2018 : cliquez sur le lien
À ce jour, l’État n’a pas annoncé d’aide particulière liées à ces difficultés.
Concernant les charges sociales, l’employeur peut solliciter un délai de paiement.
Ainsi, concernant les cotisations de sécurité sociale, l’employeur peut demander au directeur de l’Urssaf des délais pour le paiement des cotisations patronales, mais pas pour le paiement des cotisations salariales6. Les demandes de délais peuvent être effectuées depuis le site urssaf.fr. L’octroi de délais doit être assorti de garanties présentées par l’employeur.
En revanche, la ville de Toulouse a accordé une aide de 1 million d’euros à destination des commerçants qui vient s’ajouter aux 3 millions d’euros débloqués par la région Occitanie.
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