TIC. L’écosystème du numérique régional s’organise pour plus d’efficacité et de développement. Le nouveau directeur du cluster DigitalPlace, Tony Marchand, revient sur les attentes des entreprises du secteur et les actions mises en place pour soutenir cette dynamique.
Tony Marchand, quelle est la situation des entreprises du numérique en Midi-Pyrénées, suite à l’étude que DigitalPlace a menée sur 201 entreprises ?
Par rapport au climat économique actuel, les TIC s’en sortent plutôt bien puisque, sur les trois dernières années, les entreprises du numérique interrogées ont vu leur CA augmenter de 27% et leur masse salariale de 13%. Le secteur est donc toujours dynamique.
Depuis 2012, nous avons observé la création de 30 start-up, mais aussi 8 rachats d’entreprises, en particulier de PME. En revanche, nous enregistrons 25 cessations d’activités, dont 59% de start-up. Concernant l’emploi, les 201 entreprises qui ont répondu à l’enquête représentent 4 265 salariés, mais plus généralement, les TIC régionales génèrent 19 000 emplois directs et environ 35 000 indirects.
Quel était le but de cette étude ?
L’objectif était de donner une cartographie chiffrée et de mettre en avant les compétences des entreprises et leur marché. L’étude a également permis d’identifier leurs besoins et leurs axes de développement. Les entreprises interrogées ont pour principales préoccupations des difficultés de recrutement (51%) car elles peinent à trouver le bon profil et à recruter au bon prix. D’autre part, elles rencontrent des problématiques de financement, en particulier de levées de fonds (28%) et se montrent inquiètes vis-à-vis de la commercialisation (26%) et de l’export (22%). Pour finir, les TIC affirment avoir besoin de soutien sur l’accès aux grands comptes, la communication et la R&D.
Quelles sont les réponses que peut apporter DigitalPlace face aux préoccupations des entreprises du numérique ? Concernant l’accès aux grands comptes pour commencer.
Nous tentons de favoriser l’accès des start-up aux grands comptes en analysant les besoins de ces derniers en amont pour ensuite leur présenter les TIC que nous avons sélectionnées parmi nos adhérents et correspondant à leurs attentes. Cette méthode a fait ses preuves et les grands comptes avec qui l’on travaille semblent apprécier cette démarche car cette dynamique leur permet de dénicher des « pépites » d’innovation.
Pour pallier les difficultés de financement, que propose le cluster ?
Nous avons créé le projet DP Invest (fonds d’investissement sectoriel TIC, ndlr) qui permet d’assurer le financement en amorçage des jeunes entreprises suite à un audit effectué par notre Comité de sélection. Par un effet levier, nous parvenons souvent à accrocher un second investisseur professionnel. Ainsi, avec un ticket de 50K€ (DP Invest), la dernière opération menée a permis de lever 200K€ émanant d’un capital risqueur.
Nous organisons également la Journée de financement durant laquelle des TIC présélectionnées, auditées puis coachées, rencontrent des investisseurs.
DigitalPlace tente également de mutualiser les forces pour accompagner ses start-up…
La mutualisation des services permet aux start-up du cluster d’avoir accès à des prestations qu’elles n’ont pas encore les moyens de s’allouer. Par exemple, nous avons mutualisé un poste à la communication pour permettre à ceux qui n’en ont pas les moyens de lancer un plan presse. Une dizaine d’adhérents bénéficie aujourd’hui de ce service, avant de pouvoir se tourner vers une agence professionnelle.
Vous évoquez le soutien à l’international des TIC. Quelles sont vos actions ?
Des chefs d’entreprises sont regroupés au sein d’une commission International où ils partagent leur problématique d’exportation avec des entrepreneurs aguerris au niveau mondial. Leurs échanges permettent d’identifier des éléments de marché pour accéder à un pays en particulier, des conseils administratifs, des actions à réaliser avant de se lancer, des erreurs à ne pas commettre lorsque l’on vise l’export…
Au vu des actions menées, quelles sont les perspectives pour l’année en cours et la suivante ?
En matière de recrutement, les entreprises régionales ayant répondu à l’étude prévoient l’emploi de 1 300 personnes supplémentaires en 2015. Sur les 5 prochaines années, elles en présagent 5 600. Je suis donc très optimiste pour le secteur.
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