Foudie, la “dark kitchen” du groupe All for you à Toulouse, annonce l’entrée à son capital des artistes Big Flo et Oli ainsi que de l’entreprise Newrest et du fonds d’investissement Tolosa, tous deux dirigés par Olivier Sadran.
En pause médiatique depuis près d’un an, les rappeurs Big Flo et Oli restent incontournables à Toulouse. Après avoir vendu des millions d’albums, créé une marque de vêtements ou encore lancé un festival (qui n’a toujours pas pu voir le jour à cause de la crise sanitaire), voici que les deux frères investissent dans la restauration.
Ce mardi 7 septembre, Foudie, le restaurant virtuel aux huit concepts culinaires annonce en effet l’entrée à son capital des deux artistes. Ceci, dans le cadre d’une première levée de fonds qui comprend également l’ancien président du TFC Olivier Sadran à travers son entreprise Newrest ainsi que le fonds d’investissement Tolosa qu’il dirige.
Ces dignes représentant du “Who’s who” toulousain viennent ainsi apporter leur “expertise” pour accompagner le développement de Foudie, qui s’est imposé comme le leader sur le marché des Dark kitchen à Toulouse et en Occitanie. Pour rappel, ce restaurant virtuel a été lancé en décembre 2020 par Thibaut Ghorifa, Félix Fiorio et Clément Mulsant. Trois jeunes entrepreneurs toulousains issus du groupe All for you, qui est associé dans l’affaire. Groupe dont les trois gérants, déjà à la tête de sept autres établissements à Toulouse, ont été lourdement condamnés en avril dernier pour avoir mis en place un vaste système de fraude fiscale. Notons que les mis en cause ont fait appel.
Grâce à ce tour de table à l’ancrage régional, les gérants de Foudie ambitionnent une croissance rapide. D’ici juin 2022, ils entendent ainsi ouvrir quatre nouvelles succursales à Toulouse, Bordeaux et Montpellier, ainsi que quatre nouveaux concepts. Surfant ainsi sur un phénomène qui a littéralement explosé avec l’apparition de la crise sanitaire. Pas de tables, ni de chaises et encore mois de serveurs, les dark kitchen sont justes des cuisines dans lesquelles s’activent des employés qui préparent des plats destinés à la livraison, via les plateformes type Uber ou Deliveroo.
Au 1 Camille Pujol, adresse du Foudie, ils sont ainsi huit cuisiniers à concocter des mets aussi différents que des kebabs, des sandwichs, des burgers, de la poutine ou encore des spécialités japonaises et coréennes. D’autres acteurs locaux de la restauration se sont lancés dans la course comme les gérants de la Manufacture, qui disposent déjà d’une dizaine de dark kitchen à Toulouse. Mais le concept, qui permet d’éviter de nombreux frais liés à la restauration traditionnelle, attire aussi des investisseurs, soutenus et encouragés par les plateformes de livraison.
Un eldorado qui ne va pas sans poser de questions. Dans le quartier des Chalets à Toulouse, le projet du groupe Popafood d’installer 12 dark kitchen dans un bâtiment de 400 mètres carrés a par exemple soulevé l’opposition des riverains. Ceux-ci pointent du doigt les problèmes de nuisances sonores dues au passage des livreurs, de nuisances olfactives susceptibles d’attirer des rongeurs, ainsi que de sécurité routière.
Mais au delà des conséquences directes pour les habitants, de nombreuses critiques s’élèvent quant à l’impact des dark kitchen sur l’évolution de la restauration et la transformation de villes comme Toulouse que ce phénomène pourrait engendrer. En plus de la disparition progressive des petits fast food traditionnels comme les kebabs ou les pizzerias, la multiplication de ces restaurants fantômes pourraient en effet faire craindre une augmentation des prix de l’immobilier.
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