Durement touché par l’épidémie de la Covid-19, le secteur du tourisme enregistre une année noire en Occitanie, notamment dans la filière hôtellerie-restauration. Cependant, au vu des dernières statistiques de l’Insee, la levée des restrictions sanitaires en juillet et août 2020 a permis à de nombreux établissements de sauver leur saison.
Le tourisme en Occitanie, comme celui de toutes les régions de France, a été lourdement impacté par la crise sanitaire due à la Covid-19. Pour preuve, selon les derniers chiffres de l’Insee, les nuitées en hôtel ont été divisées par deux entre avril et septembre 2020, par rapport à l’année passée. Durant le premier confinement, les réservations étaient logiquement quasi nulles. Mais le déconfinement et la levée des limitations de déplacements, cumulés aux vacances scolaires ont permis au secteur de l’hôtellerie de redémarrer dès juillet.
Plus en détail, l’Insee estime que les nuitées enregistrées en Occitanie ont baissé de 21 % sur les mois de juillet et août. Une situation moins alarmante qu’à l’échelle nationale où elles ont diminué de 29 %. Au regard des éléments communiqués par les établissements, la clientèle ayant conservé ses réservations est essentiellement composée de touristes français, puisqu’elles n’ont chuté que de 2 %. Sur le seul mois d’août, les nuitées des clients venus de l’Hexagone progressent même de 4,4 % par rapport à 2019, sur la même période. Ce phénomène a permis de limiter les pertes de chiffre d’affaires dû à l’absence des vacanciers étrangers (-70%).
Car, si en juin, les hôtels affichaient une perte importante de 63 % de leur chiffre d’affaires, et les restaurants de 23 %, ces établissements ont vu leurs comptes se rééquilibrer en juillet. Leur CA ne baissant plus que de 32 % pour les premiers et de 3 % pour les seconds. Leur fréquentation respective se rapprochant même d’un niveau dit “normal” en août, puisqu’ils n’enregistraient plus qu’une baisse d’activité de 12 % pour les hôtels, et de 7 % pour les restaurants. Toutefois, certains départements ont souffert plus que d’autres. En Haute-Garonne, par exemple, les entreprises hôtelières ont perdu 30 % de leur chiffre d’affaires en août, par rapport à 2019, quand celui des restaurants chutait de 13 %.
Ces disparités départementales s’expliquent par la désaffection des touristes envers les espaces urbains. La métropole toulousaine, fer de lance du tourisme haut-garonnais, en a particulièrement subi les conséquences. En effet, les nuitées réservées sur l’agglomération ont diminué de 48 % en juillet et 32 % en août, par rapport à l’an dernier. En Occitanie, Toulouse reste la ville la plus touchée par la désertion touristique estivale, imputable à l’épidémie. En comparaison, la métropole de Montpellier n’a vu chuter que de 4 % sa fréquentation hôtelière. Sûrement grâce à la proximité de la mer Méditerranée.
Car le littoral occitan a spécifiquement attiré les touristes cette année. Les nuitées y sont même en hausse de 1,6 %. Au-delà du seul attrait logique des estivants pour la mer, les épisodes de canicule ont conduit les Français à se diriger vers des zones aux températures plus douces. De même, les zones rurales et montagneuses ont profité de la propension des clients à rechercher des territoires moins denses.
Mais la reprise de l’activité touristique n’a été que de courte durée, puisque dès septembre, le rebond de l’épidémie amène le gouvernement à reconduire les mesures de restrictions sanitaires, ce qui replonge le secteur dans le marasme. Les hôtels d’Occitanie enregistrent à nouveau une baisse de leur fréquentation de 35 % par rapport à 2019. D’une part, parce que les vacances scolaires étant terminées, les touristes français ne sont plus là pour soutenir l’activité. D’autre part parce que les retraités, clients traditionnels du mois de septembre, étant considérés comme personnes à risque face au coronavirus, sont absents également.
De plus, le tourisme d’affaires, censé reprendre en septembre, n’a pas pu contribuer à la limitation des pertes en Occitanie puisque la limitation des déplacements et l’instauration massive du télétravail en ont amputé l’activité. Toulouse métropole a ainsi été durement impactée avec une baisse de 49 % des nuitées dédiées à la clientèle d’affaires sur cette période.
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