Après une baisse d’activité de 15% en 2020, la filière des Travaux publics en Occitanie s’attend à un premier semestre tout aussi compliqué. Pour éviter les licenciements, elle demande aux collectivités de maintenir et accélérer la commande publique.
Une baisse d’activité de 15% par rapport à 2019, des commandes publiques en diminution de 35% et 4 700 emplois intérimaires supprimés. La Fédération régionale des Travaux publics (FRTP) a dressé hier le bilan chiffré d’une année 2020 doublement impactée par les élections municipales et l’épidémie de Covid-19. Si elle a réussi à préserver les emplois permanents (plus de 27 000), la filière, qui représente en Occitanie 2 000 entreprises pour un chiffre d’affaire d’environ 4 milliards d’euros, craint toutefois que le plus dur ne soit pas encore passé.
« Jusqu’à présent, nous avons tenu le choc, mais ce n’est pas sûr que l’on y arrive en 2021. Nos entreprises ont, de manière générale, des carnets de commandes très courts, de l’ordre de six mois en moyenne. A l’heure actuelle, la visibilité est plutôt d’un mois », indique Frédéric Charmasson, président délégué de la FRTP Occitanie.
Pour éviter ce « trou d’air », la filière exhorte donc les collectivités locales, dont elle dépend à 70%, à relancer massivement et rapidement l’investissement public. Malgré la volonté de celles-ci, qui ont toutes assuré vouloir maintenir la commande publique au printemps dernier, Frédéric Charmasson évoque « des délais de mise en œuvre incompressibles qui durent près de neuf mois et pénalisent les trésoreries ». Même constat à propos du plan de relance qui, selon le président délégué, ne produira ses effets qu’à l’automne prochain.
En Occitanie, la problématique pour le secteur des Travaux publics réside ainsi dans sa capacité à passer ce premier semestre 2021 sans trop de casse. Certaines entreprises ont déjà recours au dispositif de chômage partiel afin d’éviter les plans de licenciement. Surtout, la solution passe, pour la FRTP, par l’accélération des dossiers dans les services techniques des collectivités. « Nous avons rencontré près de 80 élus locaux pour les sensibiliser à nos difficultés et nous avons été entendus. Il faut maintenant parvenir à débloquer des projets plus tôt que prévu dans l’année, notamment des petites commandes moins contraignantes sur le plan administratif », avance le professionnel.
Selon ce dernier, il s’agit aussi d’anticiper l’avenir. Car à plus long terme, les perspectives sont plutôt florissantes pour les Travaux publics en Occitanie. Il cite notamment le projet de transformation du quartier de la gare Matabiau, la troisième ligne de métro toulousaine, le développement de la fibre optique dans les départements, l’autoroute Toulouse-Castres, les chantiers en lien avec le projet “Première région à énergie positive” de la Région Occitanie et bien sûr la LGV.
« Si nous ne passons pas ce cap, nous aurons des difficultés à répondre aux besoins. Il faut absolument préserver nos emplois, qui je le rappelle, sont locaux et non-délocalisables », affirme Frédéric Charmasson.
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