Depuis plusieurs mois à Toulouse comme dans toute la France, les juges incitent de plus en plus souvent les justiciables à recourir à la médiation pour résoudre leurs différends. La médiation est à présent systématiquement proposée devant la Chambre Commerciale de la Cour d’appel de Toulouse.
Mais les parties en procès ont-elles réellement intérêt à accepter une médiation ? En 1745, Voltaire était-il visionnaire lorsqu’il vantait la pratique judiciaire hollandaise imposant aux parties de comparaître d’abord devant les juges « faiseurs de paix » ? Trois siècles plus tard, notre droit n’a pas encore rendu la médiation obligatoire mais un nombre croissant de magistrats a bien compris l’intérêt des parties d’y recourir. En effet, loin de contribuer au seul désengorgement bien réel des tribunaux, elle permet aux justiciables de devenir les acteurs libres et éclairés d’une justice humaine, intelligente, moderne et efficace. Fondée sur la volonté et la coopération des parties, la médiation a pour objet d’amener les parties à trouver elles-mêmes la solution à leur litige avec l’aide d’un professionnel neutre et indépendant, spécialement formé à la médiation. Elle peut être judiciaire ou conventionnelle.
Lorsqu’elle est acceptée, son taux de réussite est considérable (supérieur à 70 %) et ses avantages nombreux:
Ce dernier avantage n’est pas le moindre ! Contrairement au procès qui désigne généralement un gagnant et un perdant, voire parfois deux perdants, chaque partie sort gagnante de la médiation. En contribuant ainsi à apaiser le conflit, la médiation présente un intérêt évident dans toutes les situations où les parties ont vocation à poursuivre leur relation après le règlement de leur litige. Pourtant, en dépit de tous ses avantages, la médiation reste encore trop faiblement utilisée dans notre pays, où prévaut une culture du conflit. La France a, dans ce domaine, un retard très important. Méconnue des justiciables, la médiation se heurte aussi trop souvent à l’hostilité de leurs Conseils. Persuadés qu’ils ont un meilleur intérêt au procès ou que la médiation ne permettra pas de poursuivre des négociations qui ont échoué, les avocats se détournent parfois à tort de la médiation. Pourtant, leurs qualités et compétences sont en effet indispensables tant à la réussite de la médiation qu’à la finalisation juridique de l’accord. La médiation devient un outil indispensable de la justice de demain. Il serait donc souhaitable qu’elle ne se développe pas sans les avocats.
Caroline Pons-Dinneweth
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