Des Pyrénées à la Méditerranée, les eaux d’Occitanie soignent depuis l’Antiquité. Partons à la (re) découverte de ces villes d’eau qui se réinventent version bien-être. Thermes, calme et volupté.
Des airs, des eaux et des lieux » Le traité hipprocratique évoquait déjà les vertus des eaux pour le corps et l’esprit, mais ce sont les Romains qui ont nommé — du grec “thermos” — et ritualisé cette pratique des bains publics. Si les premiers ouvrages médicaux sur les eaux thérapeutiques apparaissent à la fin du XIVe siècle, c’est au XIXe que le thermalisme prend son essor, prisé par la bonne société qui part soigner ses maux en prenant les eaux, sodiques, calciques ou magnésiques. Parfois jugé désuet et peu glamour, le thermalisme se réinvente peu à peu sur fond d’aqualudisme en pleine nature et de mini-cures dans l’air du temps.
L’Occitanie, première destination thermale de France avec ses vingt-huit établissements de soins et ses trente spas thermaux entre montagne, littoral et campagne, incarne à la fois cet héritage et ce renouveau. Comme à Luchon qui s’enorgueillit de 2000 ans d’histoire thermale : des Romains, qui creusèrent les premières piscines et cet extraordinaire vaporarium au coeur de la roche, au visionnaire Baron d’Etigny qui organisa un service médical complet autour des soins thermaux. En 1857, les thermes Chambert — péristyle et colonnades — témoignent de la renommée de ces eaux à haute teneur en soufre qui traitent les maladies respiratoires et rhumatismales, mais aussi désormais la santé du dos ou le sevrage tabagique. À Ax-les-Thermes, à Salies-du-Salat, à Alvignac-les-Eaux, à Lamalou-les-Bains, l’architecture thermale donne un charme inimitable à ces “villes d’eaux” dont la vie mondaine de la Belle Époque engendrait la construction de casinos et grands hôtels élégants, tandis que les thermes arboraient les styles en vogue, mauresque, néo-égyptien, Hennebique ou néo-classique. Les eaux, elles, jaillissent à 53 degrés, 77 degrés ou salées, ont des vertus anti-inflammatoires, antalgiques ou laxatives, s’utilisent sous forme de bains, de boues, de boissons, et composent des cosmétiques tandis que les thermes s’ouvrent des curistes aux touristes.
Au pied des Cévennes, se niche le petit village d’Avène, avec sa source d’eau thermale déclarée d’intérêt public en 1874. Cette eau aux propriétés cicatrisantes s’utilise lors de cures thermales contre l’eczéma, le psoriasis ou post-cancer et a donné naissance, il y a trente ans, à une marque dermocosmétique au succès mondial portée par le groupe Pierre Fabre. Un éco-hôtel à l’architecture futuriste invite aussi à savourer des « sensicures » spéciales pour peaux sensibles au coeur du Parc naturel. Riches de sources thermales réputées depuis l’Antiquité, les Hautes-Pyrénées s’affichent comme la première destination balnéo de France. Une Grande route des spas y serpente entre cols mythiques et villages authentiques et valorise le virage vers l’aqualudisme très tôt pris par les stations thermales — et souvent également de ski – locales : Luzéa, dans le Pays Toy, a été en 1996 l’un des premiers centres thermaux à ouvrir ses portes au public et Balnéa dans la vallée du Louron fête en 2020 son vingtième anniversaire. À Saint-Lary, Sensoria Rio offre un espace aquatique familial tandis qu’à Cauterets, les Bains du Rocher sont plus intimistes. À Bagnères-de-Bigorre, Aquensis allie piscine thermale et massages pour des séjours “N’Eau Stress” et le jacuzzi de Ciéléo lorgne vers le Pic du Midi qui surplombe Barèges, appelée Acquae quand César y envoyait ses soldats. De l’Antiquité au XXIe siècle, les eaux thermales d’Occitanie sont décidément tendance.
Premier complexe de détente en eau thermale des Pyrénées françaises, Balnéa invite au voyage à travers ses Bains amérindiens, incas, mayas, romains ou japonais aux différentes ambiances tandis que l’Espace tibétain incite à se faire chouchouter. Avec, par exemple, le nouveau soin visage et corps “Rituel céleste”, hommage à la Réserve de ciel étoilé du Pic du Midi. Nouveauté hébergement : à quelques pas de Balnéa, au bord du lac, le Mercure de Loudenvielle s’inspire des chalets pyrénéens pour une expérience chic et authentique. Autre option : le camping wellness & sport La Pène Blanche et ses bungalows tout confort.
Nichées au coeur des premiers monts pyrénéens, les stations thermales catalanes marient eaux sulfuréessodiques anti-inflammatoires et soleil méditerranéen. Spécialisées dans le traitement les voies respiratoires, la rhumatologie et la dermatologie, elles offrent aussi des mini-cures “Slow nature”, “Mal de dos” ou “Soin de la peau”. Avec aussi une mini-cure “Soin de la peau” ou “Sommeil” à Molitg-les-Bains, qui séduira les amateurs de nature et d’hébergements de charme. Amélieles- Bains offre le rare avantage d’être tout près de la mer et d’être ouverte toute l’année et s’adresse aussi aux accros au sport avec sa mini-cure “Slow sport”.
Des eaux douces et marines mêlées qui jaillissent à 50 degrés dans une lagune entre mer et étang : la station thermale de Balaruc-les-Bains, près de Sète, est entourée de vignes, de garrigues et de parcs ostréicoles et dispense des cures et mini-cures orientées rhumatologie ou phlébologie. Le spa thermal O’Balia propose des espaces de bain d’inspiration japonaise et des massages originaux combinant médecine chinoise, théorie des méridiens ou shiatsu.
Châteaux cathares, pic de Bugarach et Gaule narbonnaise : la station audoise associe Histoire et eau thermale aux vertus anti-rhumatismales et anti-arthrosiques. À décliner en douches, bains, étuves, applications de boue au travers d’un forfait “Santé bien-être” avec accès à la piscine d’eau thermale. Avant de partir randonner ou à la découverte des vins de Limoux dans cet arrière-pays préservé.
Un pays minier devenu destination bien-être : Cransac, en Aveyron, conte l’histoire d’une métamorphose qui s’appuie sur les vertus des gaz naturels chauds issus du sol rouergat, efficaces contre l’arthrose cervicale. Des mini-cures ciblées sur le traitement des maux du dos y sont désormais proposées, alternant cataplasme, étuve et bain de vapeur chaude aux effets décontractants. Alentours, les villages médiévaux, l’abbatiale de Conques, le musée Soulages et le viaduc de Millau…
Soigner ses veines et ses cartilages au coeur d’une Gascogne authentique et conviviale ? Les Thermes de Lectoure proposent minicures post-tendinite ou traumatiques et spa thermal dans une demeure du XVIIIe siècle, à côté du joli Hôtel des doctrinaires. À Barbotan, les eaux oligo-métalliques s’invitent lors de mini-séjours “Antistress”, “Jambes légères” ou “Mal de dos”. Et La Bastide, chartreuse XVIIIe siècle à la riche histoire, incarne une certaine vision du thermalisme chic avec son restaurant gastronomique. valvital.fr chainethermale.fr
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