Jeudi 12 septembre 2024, environ une centaine de salariés d’Alpine à Viry-Châtillon ont organisé une manifestation devant le siège historique de Renault à Boulogne-Billancourt pour protester contre l’abandon du moteur français en Formule 1.
Les employés d’Alpine F1, après avoir mené une grève sur site et une mobilisation à Monza en Italie, se battent pour préserver l’activité moteur F1 sur leur site de l’Essonne. Leur mécontentement s’est exprimé sous les fenêtres de Luca de Méo, le directeur général de Renault, alors qu’ils portaient des tee-shirts blancs affichant le logo d’Alpine et le slogan #ViryOnTrack.
La décision d’arrêter la conception et la production de moteurs F1 à Viry-Châtillon pourrait toucher près de 350 salariés, dont les rôles seraient réorientés vers d’autres projets, comme le développement de moteurs électriques à haute densité de puissance. Pour de nombreux sous-traitants, cette cessation de la fabrication de moteurs F1 en France pourrait entraîner une perte significative d’activité dès la fin de l’année.
Les salariés, qui ont investi de nombreux mois dans la conception d’un nouveau moteur destiné aux monoplaces Alpine pour 2026, année marquant l’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation en F1, espèrent convaincre la direction de revenir sur sa décision d’acheter un moteur, probablement à Mercedes, au lieu de continuer leur production sur le site.
Des élus locaux, tels que le maire de Viry-Châtillon, Jean-Marie Vilain, et la députée Claire Lejeune, étaient présents pour soutenir la cause des salariés. Des employés des autres sites du groupe, notamment à Cléon, Flins, Guyancourt, Lardy et Maubeuge, ont également fait le déplacement pour apporter leur soutien et dénoncer les restructurations en cours dans leurs propres établissements.
Florent Grimaldi, délégué syndical CGT de Renault Lardy, a exprimé des inquiétudes : « À Lardy, la transition du moteur thermique vers l’électrique est très difficile, les effectifs ont été divisés par deux en cinq ans. On fait le lien avec ce qui se passe à Viry-Châtillon, où de nombreux salariés pourraient partir s’ils ne sont pas satisfaits de leur reclassement. »
Le groupe Renault n’a pas encore répondu aux sollicitations concernant cette situation. Lors du dernier Grand Prix de F1 à Monza, Luca de Méo avait laissé entendre que la décision n’était pas encore définitive, maintenant un certain flou sur l’avenir de l’activité à Viry-Châtillon.
Les salariés espèrent obtenir plus d’informations lors du prochain Comité social et économique (CSE) prévu le 30 septembre, où un rapport d’expertise sera présenté.
Journal Toulousain
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