Face à la crise budgétaire, le Département de l’Essonne doit réaliser 40 millions d’euros d’économies pour boucler son budget. Celui-ci a été voté par les élus ce lundi 3 février.
« Comme tous les Départements, l’Essonne traverse des difficultés financières sans précédent », souligne, dans un communiqué, le Conseil départemental qui déplore notamment « la très forte hausse de ses dépenses sociales obligatoires, de l’ordre de 150 millions d’euros entre 2022 et 2025 ». Mais il estime être « plus durement frappée que les autres collectivités, pour des raisons qui lui sont extérieures ».
Le Département met ainsi en avant « une chute de 200 millions d’euros de ses recettes, en raison notamment d’une crise particulièrement forte du marché de l’immobilier : entre 2022 et 2024, les recettes des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) ont baissé de 46%, contre 35% en moyenne nationale », la « dette très élevée » dont il a héritée et le fait que « l’Etat a plus fortement réduit ses dotations (-50% pour la Dotation générale de fonctionnement – DGF entre 2015 et 2023, contre -30% en moyenne nationale), avec un taux de compensation des dépenses imposées parmi les plus faibles de France : 38%, contre 48% en moyenne nationale ».
Autant de raisons qui ont conduit la collectivité à réaliser 40 millions d’euros d’économies en fonctionnement pour boucler son budget primitif 2025, voté par les élus de l’Assemblée départementale ce lundi 3 février. Dans le détail, les dépenses obligatoires ont été réduites de 16 millions sur un total de 992 millions d’euros, des efforts de gestion de l’ordre de 10 millions sur 334 millions d’euros ont été réalisés, les dépenses dites “facultatives” ont été baissées de 14 millions sur 46 millions d’euros et les dépenses d’investissement également de 100 millions d’euros. Pour cela, certains projets d’investissement ont été décalés, l’investissement récurrent a été diminué et les années blanches en matière de subventions se poursuivent.
« Aucune mesure d’économie n’a été décidée de gaieté de cœur, car nous sommes fiers de nos politiques et nous savons qu’elles sont utiles. Les choix ont été faits en responsabilité et dans un esprit d’équité. Ne pas voter de budget aurait eu des conséquences désastreuses ; cela aurait conduit l’Etat à couper toutes les dépenses qui sont facultatives d’un point de vue légal comme la restauration scolaire, les aides aux communes, les politiques sportives ou culturelles… », explique François Durovray, président du Conseil départemental, avant d’assurer que « le budget présenté et voté pour 2025 est le meilleur possible, dans le contexte budgétaire que nous subissons tous ».
François Durovray considère ainsi qu’il « reste un budget utile aux Essonniens et porte de belles réalisations » avant de citer « la rénovation des RN 20 et RN 7, la construction des futurs collèges de Wissous et de Fleury-Mérogis, l’ouverture de près de 300 places en établissements pour les personnes âgées ou handicapées, la prise en charge de 4 000 jeunes au titre de la protection de l’enfance ». « Plus de 80% de nos engagements pris devant les Essonniens aux dernières élections départementales sont déjà tenus ou en cours de réalisation. Nous continuerons de les mettre en œuvre », conclut le président du Département.
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