L’expression artistique vaut parfois mieux qu’un long discours. Cette semaine, le JT a sélectionné trois formes originales de sensibilisation aux violences faites aux femmes : une pièce de théâtre, un festival et une exposition.
Elles sont riches ou pauvres, rebelles ou soumises, viennent d’Afrique, de France, d’Italie ou d’Inde. Leur point commun ? Ce sont des femmes décédées par “féminicide”. Chacune leur tour, elles racontent leur drame. Et si chaque cas a des origines bien spécifiques, c’est une problématique universelle qui ressort de la pièce Blessées à mort qui sera jouée à la Cave Poésie dans le cadre d’une semaine entière de programmation dédiée aux violences faites aux femmes (du 20 au 25 novembre). Avec une mise en scène de la comédienne Bilbo, la compagnie Petit Bois donne à entendre des voix de femmes brisées dans un spectacle plein d’ironie et d’humour.
Du 23 au 25 novembre, l’association Du côté des femmes organise à Muret le festival Des Elles pour l’Égalité. Trois journées placées sous le signe de la sensibilisation à la notion d’égalité entre les femmes/les filles et les hommes/les garçons mais aussi aux violences envers les femmes. Cette deuxième édition est composée de concerts avec les groupes On n’est pas couché, Trash croutes et la compagnie les Boudeuses, d’expositions, d’un ciné-débat ainsi que d’un atelier d’auto défense pour femmes et d’un stand d’information pour se renseigner et échanger sur la problématique.
L’exposition “En chemin elle rencontre” repose sur la bande dessinée éponyme, publiée en trois volumes par les éditions Des ronds dans l’O. L’idée ? Imaginer et représenter la souffrance des victimes de violences conjugales. 34 artistes se sont ainsi mobilisés pour dénoncer les pressions et les agressions dont sont victimes les femmes en France et à l’étranger et pour que ces dernières osent parler. Le projet bénéficie du soutien d’Amnesty International et l’exposition présentée l’an passé à Toulouse est toujours disponible à la location ou à l’achat pour les établissements qui le désirent.
Un numéro vert, une association qui accompagne dans les démarches juridiques et une consultation à l’hôpital, le JT a sélectionné trois lieux d’accueil pour les femmes victimes de violence.
Le 3919 est le numéro national gratuit et anonyme à destination des femmes victimes de violences. Ouverte 7 jours sur 7 de 9 à 22h, la plateforme gérée par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) est composée de 26 écoutantes issues du secteur social : psychologues, assistantes sociales, éducatrices spécialisées. Il ne s’agit pas d’un numéro d’urgence mais d’un espace d’accueil où les victimes sont conseillées pour sortir du cycle de la violence. Lorsque c’est nécessaire, ces dernières sont orientées vers des associations locales partenaires. En 2015, le 3919 a fait l’objet de plus de 65 000 appels, dont 98 % pour des motifs de violences conjugales.
Le Centre d’information des droits des femmes et des familles (CIDFF) est une association dépendant d’un réseau national et exerçant une mission d’intérêt général confiée par l’État. Les femmes victimes de violences peuvent y bénéficier d’informations juridiques et d’un accompagnement dans de nombreuses démarches : éviction et éloignement de l’auteur des violences avec ordonnance de protection, préparation du départ du domicile, accès au logement social, aides financières. Le public est accueilli toute la semaine au 95 Grande rue Saint-Michel et des permanences ont lieu dans les centres sociaux des Izards (lundi matin) et de Bagatelle (mardi après-midi) ainsi que dans plusieurs villes du département.
L’Hôpital de Rangueil a ouvert, en 2006, la Consultation de prévention de la violence (CPV) dans le but de proposer un complément aux soins traditionnellement fournis par les services médicaux. Conçue de manière interdisciplinaire avec des médecins et des psychologues, elle vise à évaluer les diverses facettes de la violence, et à les replacer dans leur contexte pour mieux prévenir les risques de récidive. Cette prise en charge fondée sur l’écoute, le soutien et l’orientation s’adresse à toute personne confrontée à la violence, quel que soit son rôle : victime, agresseur, témoin direct ou indirect. La consultation est accessible cinq demi-journées par semaine sur rendez-vous. 05 61 32 37 17
Dossier ” Faire corps contre les violences conjugales ” :
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