L’association Sens Dessus-dessous s’engage auprès des festivals de cinéma toulousains pour rendre le 7e art accessible à tous. Adaptation de films ou sensibilisation à l’accueil du public, les bénévoles promeuvent autant la culture cinéphile que la rencontre entre sourds et entendants.
En 1927, les cinéphiles découvrent les premiers films “parlants”. Plus qu’une simple évolution technique, c’est une révolution qui mettra involontairement à distance une partie des spectateurs : la communauté sourde. Sens Dessus-dessous, une association qui réunit sourds et entendants, s’est donnée pour mission de rendre le 7e art accessible aux premiers. « Nous travaillons autour de trois axes : adapter les films, développer et diffuser le cinéma dit “pi” sourd, c’est-à-dire des productions dont le thème est en rapport avec la culture sourde ou qui sont réalisées par des sourds et, enfin, multiplier les espaces de rencontre et d’expérimentation entre sourds et entendants autour du cinéma. Nous espérons surtout faire germer chez les sourds l’idée que le cinéma leur est accessible, pour qu’ils puissent s’approprier une vraie culture cinéphile », détaille Corentin Charpentier, le président de l’association.
Pour atteindre cet objectif, Sens Dessus-dessous accompagne en priorité des événements déjà existants comme Cinélatino ou les soirées mensuelles des Vidéophages. Ses membres, tous bénévoles, réalisent, entre autres, des versions sourdes et malentendantes” (VSM), un sous-titrage particulier qui permet d’intégrer les bruits, la musique ou les dialogues hors champ grâce à un code couleur. Mais, selon Corentin Charpentier, ce n’est qu’un premier pas : « Il faut également faire un effort sur l’accueil, lors des festivals de cinéma par la mise à disposition d’interprètes pour les rencontres avec les réalisateurs et les invités. La communication doit, en outre, s’adapter en proposant par exemple, des vidéos en langue des signes française. » À l’occasion de la Semaine mondiale des sourds, l’association programme deux projections gratuites en VSM. ”Paroles de sourds”, le lundi 17 septembre, à l’Espace diversités et ”120 battements par minute”, à l’Autan, le samedi 22 septembre.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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