Près d’une famille sur quatre est aujourd’hui monoparentale. Une statistique qui a doublé en trente ans et dont les pouvoirs publics s’emparent lorsqu’il est question notamment de justice sociale. Car les parents solo rencontrent des difficultés propres à leur situation familiale. Des revenus au logement, en passant par le niveau de qualification et l’emploi, leurs conditions de vie sont moins favorables que la moyenne. Voici leur profil type.
En constante augmentation depuis les années 1975, le nombre de familles monoparentales s’explique davantage par la hausse des séparations ou des divorces que par un décès ou un abandon du domicile. En 1962, un parent se retrouvant seul avec un ou plusieurs enfants à son domicile était la conséquence d’un veuvage dans 55 % des cas. En 2005, la mort du conjoint ne concernait que 9 % d’entre eux.
Les familles monoparentales comptent moins d’enfants au domicile : 1,8 en moyenne. Plus précisément, dans un foyer sur deux où seul un parent est présent, le dernier recensement ne fait état que d’un unique enfant. À l’inverse, 16 % des familles monoparentales comptent trois enfants ou plus.
Dans 8 cas sur 10, les familles monoparentales se composent d’une mère seule. Cela s’explique essentiellement par l’attribution de la garde majoritairement donnée à la mère lors d’une séparation. Cette dernière étant la raison principale pour laquelle un foyer ne recense qu’un seul parent, la statistique reste logique. Cependant, 12 % des mères isolées le sont par la naissance d’un premier enfant sans être en couple.
Le niveau de diplôme inférieur pour une mère isolée par rapport à une femme vivant dans une famille traditionnelle s’explique par des contraintes spécifiques pour la garde des enfants. Elles sont de plus en plus jeunes et élèvent souvent des enfants en bas âge ce qui ne leur permet pas de suivre de longues études.
Le parent de famille monoparentale doit faire face aux obligations familiales, comme la garde des enfants, tout en représentant la seule source de revenus du foyer. Ainsi, les mères isolées sont plus souvent actives que celles d’une famille traditionnelle ou recomposée. Toutefois, les monoparents occupent moins fréquemment un emploi que les parents vivant en couple. Ils sont deux fois plus touchés par le chômage. Le manque de qualification explique en partie leur situation sur le marché du travail.
Les difficultés sur le marché du travail affectent particulièrement les monoparents les plus jeunes, notamment les femmes pour lesquelles la naissance des enfants a pu intervenir précocement, avant la fin des études ou le début de l’activité professionnelle. Face aux difficultés sur le marché du travail, les parents de familles monoparentales sont d’autant plus vulnérables qu’ils ne peuvent pas compter sur le revenu d’un conjoint pour subvenir aux besoins de la famille, même si le parent non gardien peut contribuer via une pension alimentaire ou toute autre aide monétaire.
En 2012, la moitié des familles monoparentales vit avec moins de 1 230 euros par mois et par unité de consommation (UC). Malgré l’effet positif de la redistribution par l’impôt et les aides sociales, le niveau de vie des familles monoparentales reste très faible ; un tiers d’entre elles vit sous le seuil de pauvreté. Le taux de pauvreté augmente avec le nombre d’enfants fiscalement à charge. Ainsi, en France métropolitaine, la pauvreté touche 38 % des familles monoparentales avec deux enfants, 48 % des familles avec trois enfants et pratiquement deux tiers des familles monoparentales avec plus de quatre enfants.
Les familles monoparentales sont très présentes dans les centres urbains. Et notamment dans les villes-centres des grands pôles urbains où puisque 29 % des enfants de cette zone urbaine en font partie. Le taux est de 26 % pour les enfants dont les familles résident dans de moyens ou petits pôles urbains. La présence de logements sociaux et la petite taille de ces familles (il y a plus souvent un seul enfant que dans les autres familles) peuvent expliquer cette localisation. Ils sont d’ailleurs près de trois fois plus fréquemment locataires d’une habitation à loyer modéré (HLM) et beaucoup moins nombreux à résider dans une maison individuelle.
Source : Insee, Centre d’observation de la société
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