L’Annuaire des expertes recense plus de 300 femmes spécialistes dans tous les domaines, en Occitanie. Pour que les journalistes les sollicitent davantage.
En 2018, seuls 37 % des spécialistes interrogés par les journalistes étaient des femmes, indique le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) dans son étude annuelle sur leur représentation à la télévision et à la radio. Pour tenter de réduire l’écart, le Club de la presse d’Occitanie publie, depuis 2016, “L’Annuaire des expertes”, qui recense 420 noms de femmes prêtes à répondre rapidement aux demandes des journalistes.
Des spécialistes de tous bords : « Elles sont présentes dans tous les secteurs de la connaissance, des sciences réputées dures comme des sciences humaines et sociales. La question du vivier ne se pose donc plus », considère Marlène Coulomb-Gully, professeure à l’université Jean-Jaurès de Toulouse et membre du Haut conseil à l’égalité femmes-hommes, qui signe la préface de l’annuaire.
Un outil pour que les journalistes se défassent de leurs mauvaises habitudes. À commencer par l’idée selon laquelle certains domaines sont plus féminins que d’autres, comme l’éducation ou la santé. « Je me suis aperçue que mon carnet d’adresses était lui aussi essentiellement masculin et que je reproduisais ce système, comme mes collègues. Cela a été un choc », témoigne Charline Poullain, l’une des rédactrices bénévoles de l’ouvrage, membre de l’Association des journalistes de Toulouse.
Elle a notamment dû faire face à l’autocensure des femmes, peu enclines à se mettre en avant : « Quand il s’agissait de les inscrire dans l’annuaire, je me heurtais souvent à des murs. Beaucoup d’entre elles ne se sentent pas légitimes. » Autre raison de leur réticence : un manque de temps. « Il n’est pas rare qu’elles aient des doubles journées et soient complètement débordées », rappelle Charline Poullain, pour qui “L’Annuaire des expertes” permet enfin de voir de nouveaux visages et d’entendre de nouvelles voix dans les médias.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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