Le développement de l’Afrique, la mixité des cultures, l’épanouissement de la jeunesse… Matondo Sidi N’Goyi n’embrasse pas une cause en particulier. La Toulousaine de 25 ans assure seulement s’engager à fond dans tout ce qu’elle entreprend.
® Franck AlixElle défend la mixité des cultures au sein de l’Association Kirikou Evenements (AKE) pour laquelle elle effectue un service civique. Elle travaille à un projet pour garantir l’accès à la culture pour les jeunes au travers du Conseil des jeunes de la mairie de Toulouse. Le tout, en étudiant le management international à la Toulouse School of Management. Si l’on ne peut pas se tromper en affirmant que Matondo Sidi N’Goyi est une femme engagée, la Toulousaine de 25 ans n’a toutefois pas tout à fait le profil classique de la militante. « La politique ne m’intéresse absolument pas et pour être très sincère, ces combats dans lesquels je m’investis sont le fruit des hasards de rencontres », lance-t-elle malicieusement.
Il y a cinq ans de cela, elle se dirigeait même vers une carrière dans la banque et la finance avant de rebrousser totalement chemin à l’occasion d’un stage en Angleterre. « Partir m’a ouvert l’esprit et les yeux, je me suis rendue compte que ces domaines ne me correspondaient pas, je n’y voyais pas de sens. Ce qui me passionne, c’est la gestion de projet », raconte-t-elle. À son retour, elle reprend donc contact avec l’association AKE pour laquelle elle avait déjà été bénévole en 2014 suite à sa rencontre avec Magloire Sitou, son fondateur. En service civique, elle participe à l’organisation de Festi’Couleurs, manifestation annuelle qui promeut le rapprochement des cultures du monde à travers la musique, le chant, le théâtre ou encore l’humour.
Surtout, elle s’implique avec force dans les projets de codéveloppement que l’association met en place parallèlement avec la République du Congo, d’où une partie de sa famille est originaire. « Nous menons des programmes de création de bibliothèques, de fermes agropastorales ainsi que d’accès à l’eau. À chaque fois, l’idée n’est pas d’arriver en sauveur, mais de rendre autonomes les gens sur place », explique celle qui rêve de faire changer les regards sur l’Afrique.
« Il ne pas attendre qu’on nous donne l’autorisation de changer les choses »
En France, Matondo Sidi N’Goyi assure avoir été parfois confrontée à des remarques gênantes ou des maladresses dues « à un décalage entre la réalité et ce que les gens pensent savoir ». Pas de quoi l’empêcher d’avancer. Dans sa vie, la jeune femme ne laisse pas de place à la fatalité. A ceux qui critiquent Greta Thunberg, elle répond : « Ils sont les perdants au final. On a toujours à gagner à écouter. De toute façon, il ne faut pas attendre qu’on nous donne l’autorisation de changer les choses, il faut s’imposer. Il n’y a pas d’autres choix. »
Ne pas demander la permission d’être soi-même. C’est le message qu’elle voudrait faire passer à une jeunesse « en manque de repères, coincée dans des cases imposées par la société ». « On ne peut s’engager dans une cause que si l’on est bien dans ses baskets », affirme celle qui souhaite intervenir auprès des élèves de son ancien lycée Berthelot pour les exhorter à avoir confiance en eux. Matondo Sidi N’Goyi a puisé sa détermination dans la difficulté, notamment après avoir lâché la banque et la finance contre l’avis familial. « Moralement, j’ai touché le fond avant de remonter la pente. Je suis pour la démocratisation de l’erreur ! C’est très formateur même si c’est mal vu. » Encore un combat.
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