Et si l’habitat devenait fluvial ? Certains font le choix de vivre dans un espace flottant, loin de la ville ou juste à côté, amarré à un quai… sur un bateau-logement. Prix, normes et règlements : voici tout ce qu’il faut savoir avant de jeter les amarres.
Certains font le choix d’établir leurs bureaux sur une péniche, d’autres décident d’y vivre, et aménagent leur bateau pour en faire un logement. La pénurie immobilière et la mise sur le marché de bateaux de transports fluviaux d’un gabarit périmé ont contribué à l’expansion de l’habitat fluvial. D’autant que le réseau navigable français, géré par les Voies navigables de France (VNF), est long de plus de 8500 kilomètres.
Parmi les bateaux habitables, on retrouve les bateaux hollandais tjalks, les péniches luxemotors, les péniches anglaises narrow boats, les anciens bateaux de location revendus à des particuliers, les vedettes fluviales ou encore les anciennes péniches type Freycinet, faisant référence au “gabarit Freycinet” sur la dimension des écluses. La brochette des prix pour s’offrir une péniche est vaste. Ils démarrent à environ 60 000 euros. A 140 000 euros, vous pourrez par exemple disposer d’une surface de 30m2 habitables. Pour avoir une surface de 100 à 200 m2, il faudra prévoir entre 200 000 euros et 500 000 euros. Quant aux péniches grand luxe, comptez une enveloppe de 700 000 euros pour une surface pouvant atteindre 500 m2, avec terrasse, garage à voiture, sauna et piscine chauffée…
Il faut savoir que le bateau doit avoir son carnet d’immatriculation et son titre de navigation, qui atteste que les prescriptions techniques sont bien respectées et que le bateau est aux normes. Ce titre sera exigé par votre compagnie d’assurance en cas de sinistre.
L’entretien d’une péniche a un coût : il faut la repeindre tous les trois à cinq ans pour limiter la corrosion et lui faire passer une sorte de “contrôle technique” (obligatoire tous les dix ans pour une péniche de logement), pour la délivrance ou le renouvellement du titre de navigation (rapport de conformité). Son coût? Autour de 2000 euros.
Attention: sur le domaine public, la place ne peut pas être vendue avec le bateau. Si vous êtes acquéreur d’une péniche, il vous faudra trouver une place de stationnement. Comment ? En demandant l’établissement d’une Convention d’Occupation Temporaire (COT) avec les VNF ou un autre gestionnaire du domaine public (Port Autonome de Paris, Compagnie du Rhône…). Selon les régions, il peut y avoir des listes d’attente.
Les bateaux-logement occupent le domaine public fluvial : “Une convention d’occupation temporaire est nécessaire pour stationner son bateau”, explique la direction des Voies navigables de France Sud-Ouest. “Ce document contractuel est assorti d’une redevance dont le montant dépend de la surface du bateau et de la situation du lieu d’amarrage”.
Par exemple ? Sur le port de plaisance de Ramonville, près de Toulouse, il faut compter autour de 600 euros par an pour stationner un bateau de moins de six mètres de long et 2000 euros par an pour un bateau, à partir de 25 mètres. Il faut également s’affranchir d’une taxe d’enlèvement des ordures ménagères.
Si vous voulez en savoir plus, la défense de l’habitat fluvial est assurée par des associations locales, fédérées par l’ADHF (https://adhf-f.org/ ), la fédération des associations de défense de l’habitat fluvial. Vous pourrez également consulter des magazines spécialisés, comme la revue “Fluvial” (http://www.fluvialnet.com/ ).
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