Le Journal Toulousain a rencontré Pierre-Emmanuel Chollet, un jeune urbaniste de Nancy pour qui l’engagement citoyen est source d’épanouissement.
Originaire d’Île-de-France, Pierre-Emmanuel Chollet est un jeune homme de 29 ans aux multiples engagements. Il habite Nancy, où il exerce son métier de géographe-urbaniste. Passionné par les questions d’aménagement et de développement de la cité, il travaille actuellement sur des questions d’habitat.
Il s’est activement impliqué dans la vie citoyenne de sa région, s’investissant en tant que secrétaire général de la Fédération des Jeunes Chambres économiques du Grand Est, et président de la Jeune Chambre économique du Grand Nancy, « un incubateur de projets citoyens en direction des jeunes qui se forment à la prise de responsabilité, en agissant au service de leur territoire ». Pendant deux ans, il a été conseiller régional au sein du Conseil régional des Jeunes de la région du Grand Est, une chambre consultative « qui a pour ambition de faire des jeunes des acteurs de la démocratie en les accompagnant dans la mise en œuvre d’actions citoyennes ».
« La chose publique a été importante dans mon éducation », explique Pierre-Emmanuel Chollet. « Ma mère est professeur des écoles spécialisée et a donné de son temps comme bénévole. Ses parents avaient également des engagements citoyens dans des associations. Ils m’ont transmis l’envie d’être utile à la société. Mon but est de participer à la vie de la cité, d’en être acteur et pas seulement observateur. Quand on s’engage pour le bien commun avec un collectif, on agit pour quelque chose qui nous dépasse ».
Le jeune urbaniste pointe du doigt les valeurs partagées : « Dans une équipe, nous avons des objectifs et des valeurs communes, on fait avancer les choses, on rencontre des personnes passionnantes qui deviennent aussi des amis. Grâce à l’engagement citoyen, je donne du sens à mes actions. C’est le cas aussi dans mon travail et dans mes activités. M’engager dans des associations me permet aussi de mieux me connaître, cela participe à une sorte de construction identitaire. Me dépasser, travailler en équipe, tester des choses nouvelles, avoir envie d’aller plus loin… me fait avancer ».
Pierre-Emmanuel Chollet participe également à des chantiers de bénévoles avec l’association Rempart, qui agit pour le patrimoine. Toujours en quête de satisfaire sa curiosité intellectuelle, il aime « apprendre et prendre des responsabilités » : « Pour moi, l’engagement permet d’enclencher une spirale vertueuse. Je gagne de la confiance en moi en voyant les résultats positifs, cela témoigne de ma capacité à réussir ce que j’entreprends. Cela me donne confiance pour m’engager dans de nouveaux projets… et rejaillit sur différentes sphères de ma vie personnelle et professionnelle… »
En s’impliquant dans des projets citoyens, Pierre-Emmanuel Chollet gagne « en compétences et en savoir-être : l’écoute, la résolution de problèmes, la prise de parole en public, l’animation de tables rondes, d’une équipe, la communication en direction de la presse, l’organisation d’événements… Cela m’est utile dans ma vie courante, et ces compétences sont valorisées dans le monde professionnel. L’engagement est très important pour moi car il participe à mon équilibre de vie et à mon épanouissement ». Il précise : « Je ne représente pas un parti et ne suis pas militant politique, mais je considère que les projets que mènent les citoyens sont par essence politiques. »
La situation personnelle de Pierre-Emmanuel Chollet, en tant qu’anosmique de naissance (un handicap sensoriel privant de l’odorat), l’a également amené à s’engager : « Je m’investis au sein de l’association Anosmie.org pour faire découvrir l’univers de l’anosmie et porter la cause des personnes sans odorat. L’association vient au soutien des anosmiques, sensibilise le grand public à cette question, et mène des actions pour la reconnaissance de ce handicap. Par rapport à mes autres engagements, celui-ci a un caractère particulier puisqu’il me touche personnellement. Lorsque j’étais enfant, le corps médical n’était pas formé et ne m’apportait pas de réponse. J’ai dû faire de mon mieux pour comprendre et m’adapter au monde qui m’entoure sans odorat et sans accompagnement. Aujourd’hui, des diagnostics sont en cours auprès de quelques spécialistes. Mais de manière globale, les troubles de l’odorat ne sont toujours pas considérés comme importants dans les formations de médecine et un grand vide persiste autour de cette question de santé publique.
Pierre-Emmanuel Chollet évoque l’urgence de faire émerger ce sujet dans la société, d’accentuer les politiques de recherche, d’améliorer la prise en charge médicale, de reconnaître l’anosmie comme handicap à part entière…
« La période Covid a permis de faire émerger médiatiquement ce sujet, mais il ne s’agit pas juste d’une problématique ponctuelle : elle concerne en temps normal des millions de personnes en France, qui ont besoin de trouver des réponses de la part des professionnels de santé pour sortir de leur isolement. »
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