Dressés sur un promontoire montagneux, tapis au détour d’une gorge ou paisiblement étendus sur les berges d’une rivière, les villages d’Occitanie maîtrisent l’art délicat de faire rimer histoire et douceur de vivre. Nous en avons sélectionné quatre, tous inscrits parmi les Plus beaux villages de France.
©-Dominique-VIET-CRT-OccitanieDéroulant son échine sur une arrête rocheuse qui surplombe la vallée, la bastide de Najac s’érige depuis le XIe siècle en gardienne des gorges de l’Aveyron. Son unique rue, bordée par deux rangs de maisons en pierre coiffées de toits en lauze rappelant des écailles, serpente vers sa majestueuse forteresse royale. Édifiés en 1266 pour défendre le Rouergue, ses remparts parfaitement conservés ont résisté aux croisades contre les cathares ainsi qu’à la guerre de Cent Ans. Avant de contempler l’imprenable panorama qui s’offre à lui, du haut d’un donjon culminant à une quarantaine de mètres, le promeneur pourra également s’arrêter devant la fontaine monolithe des Consuls ou l’église Saint-Jean-l’Évangéliste. Le bourg est désormais labellisé Grands Sites Midi-Pyrénées.
Les pierres ocre-jaune des maisons d’Autoire, appelé le ”Petit Versailles”, s’éparpillent dans l’écrin mousseux d’un cirque naturel et verdoyant. Ce village du Lot, à quelques kilomètres de Figeac, qui fut jadis le lieu de villégiature privilégié des notables de la région, regorge de manoirs, châteaux et autres gentilhommières. Ce qui lui valut à l’époque son surnom. Entre ses façades à colombage ou à encorbellement, ses tourelles et ses pigeonniers parfaitement restaurés, cette commune offre un ensemble architectural ravissant. En remontant le ruisseau qui traverse le village, on pourra aller se rafraîchir au pied de la plus haute cascade du département.
Au sortir des gorges de l’Aveyron, à l’endroit où les collines du Bas-Quercy se confondent avec le plateau calcaire, un éperon rocheux dresse sa dent menaçante sur le village de Bruniquel. Au sommet, l’œil est accroché par la ligne ciselée des toitures de ses deux châteaux, le ”vieux” et le ”jeune”, qui couronnent ce vertigineux piton de 90 mètres. En contrebas, les rues étroites et pentues de ce village médiéval du Tarn-et-Garonne versent dans la vallée, comme autant de confluents qui viendraient grossir les eaux de l’Aveyron. En toutes saisons, d’élégants jardins en terrasse invitent le visiteur au repos, dans l’ombre de chênes verts ou de bosquets de cyprès. La légende raconte que sa fondation serait le fait de la reine mérovingienne Brunehaut ou Brunehilde vers l’an 600.
Sagement ordonnés sur une terrasse rocheuse qui borde la Dordogne, les toits pentus et en tuiles rouges du village de Carennac marquent un délicat contrepoint aux forêts qui verdissent généreusement la vallée. Blotties autour de la chaleur rassurante de son prieuré clunisien, les maisons de cette commune lotoise ont conservé leurs somptueuses fenêtres sculptées, objets d’admiration de tous les visiteurs. De même, le château des Doyens, ses ponts de pierre ou son église romane, avec son tympan du XIIe siècle finement ciselé, participent d’une atmosphère où le temps semble ne pas avoir de prise. À quelques kilomètres de là, en s’enfonçant dans le parc naturel des Causses du Quercy, on pourra plonger dans les profondeurs vertigineuses du gouffre de Padirac.
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