Nous vous proposons de faire un petit bond en 2050 pour découvrir comment les Français se logeront dans trois décennies. Pour l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’habitat du futur sera collectif, évolutif, connecté, sobre en ressources et en énergie… Visite guidée.
Nous sommes en 2050, la France compte 72,3 millions d’habitants. Et l’on peut dire qu’en trente ans, nos logements se sont métamorphosés. Les prophéties de l’Ademe se sont réalisées. En 2016, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) avait en effet publié, une Prospective logements 2050, qui anticipait les évolutions de nos modes de vie et leurs conséquences sur notre habitat…
Alors qu’au début des années 2020 la population habitait en majorité en maison individuelle, désormais, ce sont les logements collectifs qui l’emportent. Et pour cause : la situation financière des ménages s’est considérablement dégradée, la mobilité s’est accrue et les familles sont de plus en plus éclatées. Moins coûteux à l’usage, les petits logements ont logiquement la côte, le plus souvent en location, car il est difficile d’accéder à la propriété. La cohabitation en famille, la colocation sont devenues monnaie courante. Et dans la plupart des immeubles, les jardins, buanderies, cuisines, chambres d’amis, salles de jeux ou de réunion sont partagés. Tout comme l’équipement électroménager. Une mutualisation qui génère d’importantes économies d’énergie et d’espace.
En 2050, les logements sont modulables, conçus pour se transformer au gré des besoins, à géométrie variable, de leurs occupants. Ainsi, on peut regrouper ou diviser des pièces, grâce à des cloisons amovibles ; les maisons sont faciles à rehausser et on y crée des studios indépendants… Quant à la domotique, balbutiante il y a trois décennies : elle est devenue incontournable. Le chauffage, la climatisation, les appareils électroménagers, les portes ou les volets se pilotent naturellement à distance. Les personnes âgées maintenues à domicile sont connectées à leurs proches et aux services d’assistance. Et certains dispositifs permettent de réguler les consommations d’énergie. On constate, toutefois, que de nombreux Français ont du mal à maîtriser ces technologies complexes et souhaitent s’en affranchir…
Les passoires énergétiques ne sont qu’un lointain souvenir. Et il y a belle lurette que l’écoconception et l’économie circulaire se sont généralisées pour limiter l’impact du secteur de la construction sur l’environnement. On fait appel à l’architecture bioclimatique qui permet d’utiliser au mieux l’environnement naturel pour limiter les besoins énergétiques des bâtiments. On a recours à des matériaux d’origine naturelle, recyclés, et innovants. Comme des vitrages actifs laissant passer la chaleur du soleil en hiver et la bloquant en été. Ou des tuiles capables d’emmagasiner à la fois l’énergie solaire photovoltaïque et thermique. Une production au plus près du consommateur, connectée à des réseaux qui stockent l’électricité ou la partage avec des véhicules. Autre geste entré dans les mœurs, la récupération de l’eau de pluie et de celle de nos douches et lavabos permet notamment de faire face aux restrictions estivales.
Car le changement le plus frappant – et le plus prévisible – par rapport aux années 2020 est climatique. La ville et les logements de 2050 sont ainsi conçus pour résister aux aléas de la météo et revenir rapidement à un fonctionnement normal après un événement extrême, comme une tempête, une inondation ou une canicule. Les villes combattent les îlots de chaleur en développant la végétation, qui apporte ombre et humidité. Le confort des logements en été est nettement amélioré grâce à des protections solaires, une isolation performante et des techniques de rafraîchissement peu consommatrices en énergie. Enfin, alors que les glissements de terrain se multiplient, les fondations des bâtiments modernes sont bien plus profondes et leurs structures plus rigides.
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