Il n’y a pas d’âge pour les grandes causes. À 15 ans, Thomas Lesage a déjà créé une association pour la protection des océans. Le lycéen de Colomiers ne ménage pas ses efforts pour sensibiliser les enfants du monde entier à son combat.
®Franck AlixIl n’a pas encore été reçu à l’Assemblée nationale ou à l’ONU, mais, à 15 ans, Thomas Lesage est un ambassadeur chevronné de la protection des océans. Le lycéen de Colomiers est déjà à la tête de sa propre association Children for the Oceans et en septembre 2018, il a embarqué pour un tour du monde à bord du bateau-école international Gulden Leeuw. Le véhicule idéal pour porter son message et sensibiliser un maximum d’enfants à sa cause. Au sein du navire sur lequel vit et étudie une cinquantaine d’écoliers, Thomas Lesage n’était pas un élève comme les autres. À Amsterdam, Porto, Madère, Dakar ou à la Barbade, il profitait des escales pour intervenir dans des écoles. « Partout où je suis passé, les enfants ont une conscience globale qu’il y a un problème avec la mer, sans connaître les menaces exactes. Mon but est de leur expliquer que, quel que soit l’endroit où on habite, on peut avoir un impact », raconte l’adolescent.
Durant ces quatre mois sur l’eau, l’ambassadeur a ainsi peaufiné son rôle de témoin, qu’il préfère à celui d’expert. C’est d’ailleurs en constatant lui-même la recrudescence de déchets plastiques échoués sur les plages bretonnes, d’où est originaire sa mère, que son besoin d’agir est né. « Je ne savais pas comment m’y prendre jusqu’à ce je croise un bateau-école pendant des vacances en Corse. Cette idée d’être sur la mer avec un mode de vie très simple m’a de suite plu. Cela m’a donné envie de faire ça sur le long terme », raconte-t-il.
Si, de son propre aveu, les matières scientifiques ne sont pas celles qu’il préfère au lycée, Thomas Lesage a fait la démarche de s’entourer de partenaires sérieux, comme la société toulousaine Mercator Océan qui surveille par satellite les océans, pour donner du crédit à son discours. Autour de menaces comme l’acidification, la surpêche ou la pollution plastique, ses interventions s’appuient sur des animations des courants fournies par l’entreprise. « Histoire de montrer que tout est lié », assure celui qui estime également que la proximité générationnelle est le meilleur moyen pour faire prendre conscience aux plus jeunes de l’importance des enjeux. « C’est une relation qui sort du cadre profs-élèves. Nous sommes dans la même situation. Nous avons un futur commun. »
« Nous avons un futur en commun »
Le sien, à court terme, passe par l’Asie d’où provient la majeure partie de la pollution et où il prévoit d’intervenir en 2020, en partenariat avec des ONG locales. Plus tard, il entend évidemment poursuivre son combat à travers son avenir professionnel en s’orientant vers le droit maritime. En attendant, Thomas Lesage assure avoir une vie normale de lycéen, quoiqu’un peu chargée. Il concède tout de même, du bout des lèvres, une maturité peut-être plus précoce que la moyenne.
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