Carole Delga a qualifié de mensongers les propos tenus par Yannick Jadot sur le temps que fera gagner la LGV Toulouse-Bordeaux. Une heure ? Vingt minutes ? Il semblerait que la présidente de la Région Occitanie n’ait pas bien écouté le leader d’EELV… Voici le fin fond d’une histoire de propos tronqués.
La polémique date du 29 octobre dernier. Yannick Jadot, le leader d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), déclare à Jean-Jacques Bourdin, sur BFM TV, à propos du temps que ferait gagner la LGV : « Ça fait une différence de 20 minutes entre Toulouse et Bordeaux ». En retenant ce bout de phrase, la Dépêche du Midi s’empresse de démentir le candidat écologiste à l’élection présidentielle. Le quotidien publie en effet un article, le lendemain, intitulé « Les mauvais calculs de Yannick Jadot », dans lequel nos confrères rappellent que la ligne à grande vitesse doit faire gagner jusqu’à 56 minutes entre les capitales occitane et aquitaine, par rapport à la ligne actuelle.
Carole Delga (@CaroleDelga): la LGV Toulouse-Bordeaux est prévue “pour 2030” pic.twitter.com/U8Kqil8wTG
— BFMTV (@BFMTV) November 16, 2021
Carole Delga enfonce le clou, le 16 novembre, sur BFMTV et face au même Jean-Jacques Bourdin. Le présentateur interroge la présidente de la Région Occitanie, fervente défenseure du projet : « Chaque candidat – ou pas – écologiste, que je reçois ici, me dit “non, non, faut pas, surtout pas [lancer la LGV]! On va gagner 20 minutes, ça va coûter des milliards”. Que répondez-vous ? ». Et Carole Delga, du tac au tac : « Je réponds que ce sont des mensonges, parce qu’on ne gagne pas 20 minutes entre Toulouse et Bordeaux, on gagne une heure ». La Dépêche du Midi et la présidente de Région ont raison sur le fond, mais tout le monde se trompe sur le sens des propos tenus par Yannick Jadot. Parce qu’ils ont été tronqués.
En effet, il fallait écouter la phrase complète du candidat EELV sur BFMTV. Il a dit exactement : « Si on avait investi sur la maintenance des lignes, ça fait une différence de 20 minutes entre Toulouse et Bordeaux ». Ce “si” change tout, comme l’explique Antoine Maurice, chef de file des écologistes en Occitanie. Celui-ci précise les propos de Yannick Jadot : « Les 20 minutes dont on parle sont la différence entre la durée d’un trajet en LGV et celle de l’alternative que nous proposons, qui passe par une rénovation des lignes existantes. Yannick Jadot ne faisait pas une comparaison avec la situation actuelle, mais avec celle que nous voulons mettre en place. Un projet beaucoup moins cher qui ne nécessiterait pas de lever un nouvel impôt », pique-t-il au passage.
Peut-être est-ce à cause de la grosse faute de concordance des temps commise par Yannick Jadot que la presse et Jean-Jacques Bourdin se sont contentés de ne reprendre que la deuxième partie de sa déclaration ? Ou par manque de temps ? Ou pour d’autres raisons ? Est-ce de la mésinformation ou de la désinformation ? Reste que c’est ce propos raccourci que le public et une partie du personnel politique ont retenu. Cette dernière en profitant pour ruer allègrement dans les brancards des écolos et autres détracteurs de la LGV.
Commentaires
labrunie jean-jacques le 10/03/2025 à 09:00
la lgv est un non sens ,a l heure ou nous allons manquer de blé c'est 4300h des terres de vallée ,tres fertiles qui vont être betonnées et tousles autres arguments (sauterne.....).C est toujours la même chose, les politiques, avec leur ego surdimentionné,qui veulent laisser une trace de leur passage