Toulouse Fact Checking – Pour dresser le bilan de ses deux ans de mandat, le député de Haute-Garonne Jean-Luc Lagleize a organisé une soirée le 5 juillet dernier au Métronum. Il a bien voulu nous en présenter la facture.
Alors que le site Médiapart épingle l’ancien président du Palais Bourbon François de Rugy pour ses luxueux dîners aux frais de l’Assemblée nationale, la transparence et l’éthique font leur retour à la Une de l’actualité politique. Une nouvelle occasion de s’intéresser aux dépenses de nos parlementaires. Justement, le 5 juillet dernier au Métronum, le député de la deuxième circonscription de Haute-Garonne Jean-Luc Lagleize organisait une soirée de bilan de ses deux premières années de présence à la chambre basse.
Il nous a communiqué le détail de ses dépenses : « 1 050 euros pour le cocktail, 100 euros pour la location de la salle et 39 euros pour celle d’un micro-cravate. » Un total de 1 189 euros, soit moins de vingt euros pour chacun des quelque 60 participants, élus locaux, membres d’associations, électeurs ou simples citoyens. L’élu nous annonce qu’il a réglé cette facture sur son avance de frais de mandat, qui s’élève à 5 373 euros par mois.
Ce montant est versé, à chaque député, sur un compte bancaire personnel, distinct de celui sur lequel est créditée son indemnité parlementaire. L’arrêté du Bureau du 29 novembre 2017 détermine les dépenses qui sont ainsi susceptibles d’être prises en charge par l’Assemblée nationale. Elles ne peuvent « en aucun cas poursuivre pour objectif l’augmentation du patrimoine personnel du député, de ses proches ou de ses collaborateurs ». Mais sont au contraire dans l’obligation « d’être en lien direct non seulement avec la qualité du député, mais aussi avec l’exercice de son mandat parlementaire et de son indissociable activité politique ». Et doivent présenter « un caractère raisonnable ».
Déplacement, location de permanence, fournitures de bureau, formation… Les défraiements sont nombreux et incluent « les frais de réceptions organisées dans le cadre du mandat, frais de transport des invités et prestations de restauration ». La célébration des deux ans de mandat de Jean-Luc Lagleize entre dans ce dernier cadre. « C’était une façon pour nous de remercier les habitants de la circonscription ainsi que tous celles et ceux qui suivent mon travail de député et rendent possible au quotidien le bon déroulement de mon mandat », explique-t-il.
Le parlementaire veillera à conserver et enregistrer les reçus de toutes ses dépenses. Avant les lois ‘’pour la confiance dans la vie politique’’ de l’été 2017, les frais de mandat versés aux députés ne faisaient l’objet d’aucun contrôle et suscitaient régulièrement la polémique. Désormais, tous les mois de janvier, ils doivent présenter l’ensemble de leurs factures et relevés bancaires à la déontologue de l’Assemblée nationale. Et 144 d’entre eux sont tirés au sort chaque année pour être vérifiés.
Nous sommes encore loin de l’exigence de transparence des pays anglo-saxons, où la publication détaillée des comptes est obligatoire… Entre autres privilèges d’un âge révolu, les députés français conservent par exemple le droit d’utiliser, absolument comme ils l’entendent, une somme de 150 euros par semaine.
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