Pour aider les micro-entreprises, dont beaucoup n’ont pas eu droit aux aides gouvernementales ou bancaires, l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) Occitanie met en place un prêt de relance.
CC PxhereL’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) Occitanie est allée aux nouvelles des créateurs d’entreprise de la région en les contactant directement par téléphone pour répondre à leurs questions. Le constat est sans appel, pour de nombreux entrepreneurs à faibles revenus, la relance après confinement sera quasiment une nouvelle création. Il faudra reconstituer des stocks et retrouver des clients. Cela suppose du temps et de l’argent, qu’ils n’ont pas, alors même qu’il faudra payer les arriérés de dettes existantes, de loyers et de charges. ”Au niveau local, 96 % de nos clients entrepreneurs ont dû cesser totalement ou partiellement leur activité pendant le confinement, 75 % étaient totalement à l’arrêt et 80 % sont en grande difficulté pour la suite”, constate les membres de l’association.
Nombreux d’entre eux n’ont pas accès aux crédits bancaires et ne pourront pas recevoir d’aide du fond de solidarité. Pour soutenir et aider les micro-entreprises à traverser cette crise, l’Adie Occitanie a mis en place un “prêt de relance”, disponible jusqu’à trois mois après le déconfinement. Proposé à tout entrepreneur n’ayant pas accès aux crédits bancaires, le ”prêt de relance” est un financement jusqu’à 10 000 euros, composé d’un micro-crédit pouvant être associé à un prêt d’honneur :
– le microcrédit ”relance” est un prêt jusqu’à 5 000 euros à 3 % avec un différé de remboursement de six mois,
– le prêt d’honneur, pouvant être du même montant, est proposé à 0 % avec un différé de
remboursement de 24 mois.
Pour financer ce prêt, répondre à la demande et soutenir les micro-entreprises en difficulté, près de 2 000 personnes, l’Adie a besoin de mobiliser plus de 1 millions d’euros en Occitanie. La Région Occitanie, BPI France, Montpellier Méditerranée Métropole, la Banque Populaire Occitane, la Banque Populaire du Sud et le Crédit Agricole du Languedoc vont apporter une dotation exceptionnelle au fonds de prêt d’honneur de l’Adie en Occitanie. Par ailleurs, AG2R La Mondiale et Le Rotary apportent des coups de pouce sous la forme d’aide de 500 euros pour certains publics.
Pour Christophe Nicaud, directeur de l’Adie en Occitanie, ”les entreprises, et notamment les micro-entreprises, peuvent rapidement se retrouver en situation très fragile en cas d’arrêt ou de ralentissement d’activité, et ont besoin de contracter un prêt. Lorsqu’ils n’ont pas accès aux dispositifs bancaires ou gouvernementaux, notre rôle est de les soutenir et il est essentiel d’être à leurs côtés. Au-delà de l’aspect financier, nous avons été présents pendant toute la période de confinement pour les conseiller, les rassurer et répondre à leurs inquiétudes. Nous souhaitons maintenant les aider à se relancer, qu’ils soient déjà client de l’Adie ou non, avec l’aide de nos fidèles partenaires locaux.”
96 % des entrepreneurs ont dû cesser en totalité ou partiellement leur activité suite au confinement. La mobilisation générale sur le terrain est nécessaire mais elle ne sera pas suffisante pour permettre une véritable relance. C’est pourquoi l’Adie demande à l’État de mettre en place sans tarder un ambitieux programme de sortie de crise sans lequel l’entrepreneuriat individuel sera totalement sinistré d’ici la fin de cette année :
– Une prime de redémarrage de 3 000 euros, à l’issue de la période de versement de l’aide d’urgence du fonds de solidarité́ pour tous les travailleurs indépendants, quel que soit leur statut, dès lors qu’ils étaient en activité́ avant le 15 mars 2020 et répondent aux conditions de plafond de chiffre d’affaires et de bénéfice du fonds de solidarité.
– Une exonération de cotisations sociales, plafonnée à 1 000 euros, pendant un an, avec maintien de droits.
Source: communiqué de l’Adie
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