“Collectivités locales d’Occitanie, vos missions auprès des plus précaires passent avant Notre-Dame”. Voilà la teneur du message qu’un collectif d’associations toulousaines veulent adresser à la Région, au département, à la ville de Toulouse ainsi qu’à la métropole.
Au lendemain du 15 avril 2019, ces acteurs œuvrant dans le secteur social, avaient appris “avec étonnement puis colère, que les collectivités de notre territoire souhaitent donner l’argent dédié aux populations dont ils ont la charge… pour Notre Dame de Paris”. Ainsi, le Conseil Régional d’Occitanie a promis 1.5 millions d’Euros, le Conseil Départemental de la Haute-Garonne, 1 million d’euro et la ville de Toulouse et Toulouse Métropole, 500 000 euros chacune.
Dès le 29 avril, l’intercollectif intitulé Luttes Sociales Toulouse avait lancé une pétition afin qu’elles annulent leurs promesses de dons visant à reconstruire le monument.
“Le manque de moyens et la saturation des dispositifs d’accueil ou d’accompagnement sont dénoncés par les acteurs de terrain depuis de nombreuses années. L’impact des difficultés rencontrées par les personnes les plus fragiles est de plus en plus alarmant. Non seulement la question de l’hébergement, du logement, de l’accès aux soins, à la nourriture, à une (fin de) vie digne mais aussi la reconnaissance des droits des personnes étrangères, précaires, en situations de handicap, âgées. Les situations d’urgence nécessitant des moyens exceptionnels sont quotidiennes dans les domaines sanitaires et sociaux. Les travailleuses et travailleurs de ces secteurs font des demandes de financements régulièrement. Il leur est répondu que les Collectivités n’ont plus les moyens”, interpellent-ils.
“Dans ce contexte, où de plus en plus de personnes sont en situation de grande précarité et où les pouvoirs publics se désengagent chaque année un peu plus, comment peuvent-ils décemment donner des millions pour reconstruire un bâtiment parisien alors qu’ils ne mènent pas à bien leurs missions sur leur territoire ? Cette levée de fonds instantanée prouve bien que le manque de crédits alloués à la prise en compte des plus fragiles relève bien d’un choix politique, et non d’un manque réel de ressources. Nous demandons que ces 3,5 millions d’euros soient ré-orientés vers des projets du sanitaire et du social“.
A titre d’exemple, le collectif indique qu’avec 1 million d’euro, il serait possible de financer l’augmentation du tarif autorisé des services d’aides et d’accompagnement à domicile (SAAD) des personnes âgées et handicapées, 30 places en maison d’enfant à caractère social (MECS) pendant 3 ans pour les mineur·e·s isolé·e·s étrangers, la construction de sept logements sociaux ou encore 30 places d’hébergement et de stabilisation pendant 3 ans.
Un appel est lancé pour deux rassemblements simultanés le 5 juin à 14h devant le Conseil Régional et le Conseil départemental, puis à 16h, place du Capitole, afin de rencontrer la Mairie.
Collectifs signataires : – Luttes Sociales Toulouse – Droit Au Logement (DAL) 31 – Collectif d’Entraide et D’Innovation Sociale (Cédis) – Goutte de Vies – Collectif Enfance 31 – Groupement Pour la défense du travail Social (GPS) – Case de Santé – Sud Santé Sociaux – Sud Collectivités Territoriales – Ligue des Droits de l’Homme TOULOUSE – Handi-social – RESF 31 – FCPE 31
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