Première en France, la Région Occitanie a voté ce jeudi 5 mars 2020, un vaste plan d’actions contre le racisme et l’antisémitisme. Il vise à sensibiliser le public et soutenir les intervenants professionnels et associatifs.
Un plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme a été largement adopté par les élus régionaux (groupes Socialistes, Républicains et Citoyens, Nouveau Monde, Les Radicaux, Union de la Droite et du Centre et non-inscrits). Le Rassemblement National n’a majoritairement pas pris part au vote, à l’exception de 5 voix contre.
« Au cours de ces 24 derniers mois, le nombre d’actes racistes et antisémites s’est très fortement accru dans notre pays. Sur fond de crise sociale, cette augmentation est inquiétante. L’Occitanie est depuis toujours une terre d’accueil, d’échanges, de mixité, riche de ses diversités, quelles que soient les religions, quelles que soient les origines de ses populations, qui ont tant apporté à notre Histoire. C’est pourquoi j’ai souhaité que la Région propose une nouvelle contribution mieux concertée et coordonnée, en lançant un véritable plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme et en amplifiant son action dès 2020. A ceux qui expliqueront que ce n’est qu’un plan de plus, je répondrai qu’un tel travail n’a été mené dans aucune autre région et qu’il n’y a jamais de plan de trop ; parce que face à la xénophobie, au racisme, à l’antisémitisme, à l’intégrisme, face au péril de l’extrémisme, face à “l’infâme” comme disait Voltaire, on ne fera jamais assez », a déclaré Carole Delga, présidente de la Région Occitanie.
Entre 2016 et 2019, la Région Occitanie a consacré une enveloppe de 8,4 millions d’euros de financement des actions des associations et du mouvement pour l’éducation populaire qui luttent contre le racisme et l’antisémitisme. Avec ce nouveau plan d’actions, qui complète les dispositifs régionaux pour une égalité femme/homme et pour la prise en compte du handicap, la Région augmente de 50% son intervention financière pour un montant de plus de 12,6 millions d’euros et propose de nouvelles actions directes et concrètes qui amplifieront celles des secteurs associatifs, publics et privés.
Face à cette situation, sept élus régionaux désignés par la présidente Carole Delga, ont mené plusieurs visites de terrain à Toulouse, à Montpellier ou encore à Lunel et près de 40 heures d’auditions avec plus de 45 représentants à la fois d’associations et d’organisations antiracistes, mais également de la police, de la justice, des cultes, de la recherche. Ils ont également mobilisé le Conseil régional des jeunes et le Conseil économique, social et environnemental, et se sont associés au Rectorat et aux Départements pour réaliser un véritable état des lieux de la situation, recueillir les bonnes pratiques et les préconisations des professionnels et militants.
C’est ainsi que la Région est en mesure de proposer un plan concret s’échelonnant de 2020 à 2023 et s’adressant en premier lieu aux jeunes de l’Occitanie, répondant aux enjeux territoriaux, éducatifs, mémoriels et de justice… L’objectif est également de mieux recenser les informations, d’offrir un lieu d’échanges et de travail collectif et de permettre une coordination à l’échelle régionale des actions de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
« La période actuelle est complexe avec une surabondance d’informations, vraies ou fausses, et une influence accrue des réseaux sociaux. Cela entraîne, trop souvent, une perte de repères au sein de notre jeunesse. Ce plan est d’abord pour eux, pour faire reculer les préjugés, la confusion, l’intox, au bénéfice des savoirs. Il est également destiné aux prescripteurs, aux familles, aux éducateurs, aux médias, aux élus qui ont la responsabilité d’agir et de transmettre. Enfin, il sera un soutien précieux aux militants de la lutte contre les discriminations, à ces bénévoles qui n’ont de cesse que d’arpenter le terrain, en milieu urbain comme rural, pour apporter une aide aux victimes ou pour éduquer à la citoyenneté », a complété Carole Delga.
Déconstruire les préjugés, éduquer à l’antiracisme et valoriser la citoyenneté auprès des jeunes :
Transmettre l’histoire et les mémoires:
Accompagner les organisations dans la lutte contre le racisme:
La France connait de fortes tensions. Aucun territoire n’est épargné. Sur fond de crise sociale et d’attentats, les extrémismes sont de plus en plus exacerbés. En France, entre 2018 et 2019, le nombre d’actes racistes et xénophobes enregistrés a augmenté de 130 %. Les actes antisémites sont également en recrudescence avec une hausse de 74% entre 2017 et 2018 et 27% en 2019. S’agissant des faits antichrétiens, leur nombre est stable sur l’année passée, quand les faits anti-musulmans sont en hausse.
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