A Toulouse, les associations alertent sur la situation des grands précaires, sur un nombre encore important de personnes sans solution d’hébergement et qui ont faim. “La situation est grave et urgente”, selon elles.
© Lionel AllorgeA trois semaines d’un éventuel déconfinement, les associations, qui se mobilisent depuis plus d’un mois auprès des personnes et familles encore sans hébergement tirent la sonnette d’alarme. En Haute-Garonne, près de 2 000 personnes sont prises en charge à l’hôtel, un chiffre en hausse depuis le début du confinement pour accueillir des personnes sans-abri et alléger des structures d’hébergement collectives. Cependant le Service Intégré d’Accueil et d’Orientation (SIAO) recensait encore 235 personnes différentes restées sans solution d’hébergement durant la semaine du 10 au 16 avril, malgré leurs appels au 115, (91 hommes seuls, 30 femmes seules, 4 personnes en groupe, 15 couples et 21 familles soit 80 personnes.)
Ces chiffres ne prennent pas en compte les remontées des établissements de soins, les personnes rencontrées pendant les maraudes, ni les personnes ou ménages ne s’adressant plus au 115 faute de réponse à leurs sollicitations depuis longtemps… Pour autant, malgré des ouvertures de places à la fois en hôtel mais aussi dans des internats ou bâtiments mis à disposition, des situations très préoccupantes sont repérées encore chaque jour. “Aucune ouverture supplémentaire ne semble prévue rapidement, les représentants de l’Etat en région assumant de ne pas vouloir répondre à toutes les demandes d’hébergement. La question des grands précaires à la rue reste aujourd’hui globalement sans réponse, les solutions adaptées aux addictions ou à la présence d’animaux de compagnie manquent cruellement”, regrette le collectif d’associations toulousaines.
Et de poursuivre: “Par ailleurs, trop de personnes n’ont toujours pas accès à l’alimentation aujourd’hui en Haute-Garonne. Cette situation n’est pas tenable.” Selon le collectif inter-associations, “ce sont près de 2500 personnes qui vivent à Toulouse, en squats, bidonvilles ou sur des terrains provisoires, dans des conditions difficiles et qui ont besoin d’une aide alimentaire et d’un accès à l’eau”. A ces ménages viennent s’ajouter toutes les personnes prises en charge à l’hôtel ou dans des dispositifs d’urgence et celles qui sont aujourd’hui encore à la rue. Malgré une forte mobilisation des associations afin d’assurer une distribution des denrées alimentaires au plus grand nombre, les besoins augmentent pour une population en partie nouvelle (étudiants, travailleurs pauvres, familles précaires).
Les associations demandent donc l’ouverture, à Toulouse, de places d’accueil en nombre suffisant, la mise à disposition de terrains en centre-ville pour y accueillir les grands précaires, un accès à l’alimentation pour tous, un accompagnement social. Mais aussi, la préparation à la sortie de la crise sanitaire, pour pouvoir faire face à la crise sociale. “Nous demandons à l’Etat de jouer son rôle de pilote de la cohésion sociale et de construire, avec les collectivités locales et les associations de terrain, des réponses pour qu’aucune personne ne reste sans solution”, termine le collectif.
Source: communiqué commun de la Fédération des Acteurs de la Solidarité, de la Fondation Abbé Pierre, du Collectif Inter Associations Toulouse et de l’Union Régionale Organismes Privés Sanitaires et Sociaux
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