S’allonger, méditer ou prendre la posture de l’arbre dans un musée, c’est possible. Une professeure de yoga a eu l’idée de proposer des cours au beau milieu des oeuvres d’art, des séances désormais très prisées à Toulouse. Luxe’n You en a fait l’expérience, au musée d’art moderne et contemporain des Abattoirs. Un moment de plénitude…
Imaginez… Vous entrez au musée d’art moderne et contemporain des Abattoirs de Toulouse et annoncez haut et clair : « Je viens pour le cours de yoga. » Géraldine Avisse, 37 ans, vous accueillera peut-être, elle qui pose ici même ses tapis de sol un à deux samedis par mois. Les premières minutes, se déchausser, s’allonger et s’étirer entre les tableaux et sculptures semble irréel. Comme si ce n’était pas la bonne posture pour le lieu… Mais l’enseignante confirme : « Je vais vous guider pour une séance de Hatha yoga ». Elle enjoint à se mettre en tailleur, puis à « bien relâcher les épaules et les traits du visage. On va commencer tranquillement par des respirations abdominales », annonce-t-elle.
Quelques visiteurs jettent un coup d’oeil amusé. « On s’habitue au bruit autour, aux passages aussi », poursuit Géraldine Avisse d’une voix douce, avant d’inviter à pratiquer la respiration alternée, narine droite, narine gauche… Petit à petit, chacun se calme et entre dans sa bulle. Depuis une salle voisine, le gong d’une installation artistique se fait entendre, tombant à pic. Une harmonie se crée.
« Nous voulons faire du musée un lieu ouvert, donner une autre vision »
Les mouvements s’enchaînent : cobra, pince, chien tête en bas, salutation… Avec une triple consigne : « Ne pas forcer, écouter son corps et ne pas dépasser ses limites ». Et pour finir en beauté, la posture du cadavre, allongé sur le dos, afin de goûter une relaxation avec méditation guidée. Et bien sûr un Om en choeur pour ceux qui le veulent.
Tous ces corps, fondus dans le décor, peuvent très bien être perçus comme ceux d’artistes en création. « J’aime ce côté atypique, presque étrange », dit une habituée, pour qui le passage des visiteurs « force à se concentrer ». « Ce sont des endroits à exploiter autrement, pour élargir la pratique du yoga », estime Géraldine, qui enseigne aussi aux Augustins (dans le cloître ou dans le salon rouge, suivant les saisons), ou dans les jardins du musée Georges Labit, en plein air… Le monde de l’art est réceptif à sa démarche : « Nous voulons faire du musée un lieu ouvert, donner une vision différente », explique Laurence Darrigrand, responsable du service des publics aux Abattoirs.
« Nous avons des oeuvres magnifiques, qui poussent à la contemplation. Pourquoi ne pas faire du yoga parmi elles ? » Au tarif de 10 euros, les cours ont été pris d’assaut par un public essentiellement féminin : « Dès le début, nous avons eu 400 demandes de réservation ! Cela correspond bien à une attente. Nous avons doublé, puis triplé les séances. » Et après la méditation, place à la culture, car la visite du musée est incluse.
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