Artiste en perpétuel questionnement, Pierre-Marie Brisson vit entre la Camargue et les Philippines. Un équilibre de vie qui nourrit ses œuvres organiques, vendues dans le monde entier.
Le peintre Pierre-Marie Brisson expose dans de nombreux musées et galeries, de New-York à Tokyo, de Bâle en Corée. Ses œuvres vibrantes de couleurs et de matières enchevêtrées habillent les murs de grands collectionneurs d’art contemporain. Il reste pourtant méconnu en son pays. Né à Orléans en 1955, le jeune Brisson est « fasciné par les peintres du dimanche sur les bords de Loire ». Il fait sien les héritages de sa mère, libraire, et de son père, tourneur sur métaux : soif de comprendre et puissance libératrice des mains guideront sa vie.
Sa trajectoire artistique se décide un matin de 1976, alors qu’il quitte son travail au sein des éditions Robert Laffont. Dès lors, il ne fera qu’« être dans la vraie vie, recevoir, partager, voyager » pour nourrir son urgence de peindre. Ce primat de la liberté se retrouve dès ses premières œuvres, des gravures aux couleurs chaudes figurant des lettres et personnages. Il ne cesse de tenter des expériences en dialogue constant avec la matière. Il cherche du côté des arts primitifs, de la préhistoire, de l’archéologie. Le marchand d’art Bruno Roulland le repère et l’expose au sein de la très pointue galerie Franklin Bowles à New York en 1980. Il vend tout !
Après plusieurs déménagements en région parisienne, le besoin de voir le ciel se dégager le conduit vers le Sud, près de la Méditerranée qui l’inspire tant, d’abord dans un mas, puis sur un bateau. « Observer la nature changer selon les saisons. Marcher sur les étendues des plages de L’Espiguette, avec ce côté désertique, magique. Contempler l’horizon, la mer, les oiseaux. Ressentir ce vent presque soûlant. Cela me met dans un état particulier, propice à la création », confie l’artiste. Il passe désormais la moitié de l’année aux Philippines, d’où vient sa compagne. La faune et la flore tropicale alimentent son herbier et son bestiaire imaginaire. Sa peinture évolue vers plus de joie et de vivacité : du bleu de cobalt et du rouge garance, des sables, des ciels, des terres… Certains parlent de son « fauvisme ».
« Je construis ma toile par une superposition de collages et papier »
« Toujours fasciné par les fresques et vieux murs accidentés, je construis ma toile par une superposition de collages et papiers, où viennent sʼajouter la couleur et sʼinscrire formes humaines, paysages, végétaux et autres. Je transforme lʼensemble trop présent en créant des accidents, des arrachages, pour obtenir une usure afin que cet ensemble trouve le lien avec notre passé », explique Pierre-Marie Brisson qui, tous les jours, « fait ses gammes », peint de 8 heures à midi, puis le soir : « C’est physique. » Il a préparé depuis trois ans une grande exposition en Corée, qui s’est tenue jusqu’au 15 décembre, avec quarante œuvres. Des grands formats, des splendeurs.
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