Les placements responsables profitent de la prise de conscience générale des nouveaux enjeux sociaux et climatiques pour se démocratiser. Progressivement, l’éthique d’un investissement devient un critère aussi important que sa rentabilité.
« Les personnes intéressées par le placement responsable sont jeunes, entre 30 et 40 ans. C’est une génération sensible à la problématique environnementale », explique Jean-François Emonet, fondateur du cabinet SIC Patrimoine à Toulouse. Ces placements ont réellement commencé à intéresser les épargnants français il y a environ cinq ans. Ils s’inscrivent dans la prise de conscience générale de nouveaux enjeux sociétaux, qu’ils soient sociaux, climatiques, énergétiques, de genre ou même de gouvernance. « Si un client souhaite investir et qu’ il possède des principes éthiques, qu’ il se préoccupe de la planète ou même de la gouvernance des entreprises, il est alors motivé inconsciemment par un placement responsable. Nous allons alors l’aider à investir dans une entreprise détentrices du label ISR (Investissement socialement responsable, ndlr) », résume Jean-François Emonet.
Si la dimension éthique d’un investissement ISR n’offre aucun avantage fiscal particulier, en revanche, ces placements ont su se montrer intéressants sur le plan financier. Florence Lecomte, conseillère en gestion de patrimoine et dirigeante de Coralia Conseils à Montpellier, constate : « Dans certains domaines d’activité, nous constatons parfois des performances supérieures à celles des fonds classiques. » Une théorie confirmée par le gérant de SIC Patrimoine : « Les entreprises dans lesquelles nous conseillons d’investir superforment à moyen terme. »
Un argument financier qui conforte l’intérêt des investisseurs. « Un tiers de mes clients demande des placements responsables. Ce chiffre va doubler d’ici dix ans. Cela va se pérenniser », augure le directeur de SIC Patrimoine. Dans un contexte global de prise de conscience écologique et sociétale, Florence Lecomte abonde ces propos : « Certains de mes clients adoptent ces placements car ils n’apprécient pas les marchés financiers classiques. D’autres, disposant d’un capital important, privilégient le côté responsable aux résultats financiers. »
Devant de telles attentes, la confiance en ces placements repose sur ce fameux label ISR, attribué à des fonds qui remplissent des cahiers des charges vérifiés par des tiers indépendants. Au total, 217 fonds labellisés, proposés par quarante-six sociétés de gestion, sont recensés en France. Ce sigle témoigne d’une économie responsable en intégrant des critères extra-financiers, environnementaux, sociaux et de gouvernance.
« Les entreprises dans lesquelles nous conseillons d’investir superforment à moyen terme »
Des engagements vérifiés dans la durée par des contrôles réguliers, aussi bien auprès des entreprises que des fonds eux-mêmes. « Les placements traditionnels ne sont pas classifiés. Il n’est pas possible de connaître les engagements en matière de ressources humaines ou environnementaux », appuie Florence Lecomte. Cette traçabilité permet également d’éviter qu’une entreprise oriente ses actions marketing et sa communication vers un positionnement écologique uniquement dans un objectif de greenwashing.
Arthur Dias
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