Et si vous arrêtiez de dormir sous une couche de pétrole ? Si vous optiez pour une couette en laine, biodégradable, qui régule la chaleur et fait des merveilles contre les bactéries… Rencontre avec la créatrice de Loulenn à Toulouse.
Pour faire comprendre ce qu’est une couette en laine, pour en saisir l’essentiel, Euriel Morvézen a une méthode qui se passe de mots. Elle la dépose sur vos genoux. C’est moelleux, doux. La couette est assez mince et très stylée avec son liseré coloré. Rapidement, une chaleur se fait sentir sur vos jambes. La laine produit son effet. « C’est thermorégulateur. Il y a de nombreuses couches superposées. La chaleur s’adapte et l’on transpire beaucoup moins », explique Euriel Morvézen.
Elle fait cette trouvaille en Australie, où elle a vécu durant cinq ans. Pas vraiment un hasard puisqu’il s’agit du premier pays producteur de laine au monde. Des années plus tard, elle essaie d’en racheter une en France, en vain.
« Au moment du confinement, je cherchais à changer d’orientation, à trouver une activité avec du sens », dit cette ancienne commerciale dans le transport international. Elle, la Bretonne, qui a grandi entre une mère couturière et un père tapissier décorateur, sent qu’il est tout à fait possible de fabriquer ex-nihilo des couettes avec de la laine française et du coton bio. « C’est un marché de niche », concède-t-elle. « La principale difficulté a été de trouver un fabriquant ». Elle en dégote un, qui partage les mêmes valeurs et accepte de la suivre dans l’aventure. La marque Loulenn est créée. Un nom qui chante les louanges de la laine, d’autant qu’en breton “lenn” évoque une couverture.
Les appellations des couettes aussi sentent bon la Bretagne : la Sénane (de l’île de Saint) et la légère Molène. Quant à la couette enfant, elle affiche des dessins de moutons réalisés de mains de petits dormeurs. Le look est soigné, le liseré peut être rouge Bossanova, jaune miel, bleu Ouvéa… Chacune est vendue dans un sac polochon, tout droit inspiré du sac marin.
Le dernier né de la marque n’a qu’un mois : l’oreiller Malo, livré dans un furoshiki, un joli drap noué, tel un paquet cadeau réutilisable. Malo est réalisé par deux Esat, des centres d’aide par le travail pour personnes en situation de handicap, à Toulouse et dans les Hautes-Pyrénées.
« Je vends partout en France, en Suisse, en Allemagne… », explique la fondatrice, qui vient de décrocher un joli marché avec des résidences seniors. Ses prochaines idées ? Une gamme bébé, avec petites couettes, tapis d’éveil et gigoteuses. Ce n’est pas tout : « En 2022, je lance la location de couettes et d’oreillers. Une façon de changer ses habitudes et d’entrer dans l’économie circulaire ».
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