Elle s’inspire des tissu de vieux rideaux, d’un dessus-de-lit passé ou d’une taie d’oreiller dépareillée pour en faire un vêtement à la mode et responsable. À l’origine de Paumara, Marine Quita combine fabrication locale, tissu 100% upcycling et pièces uniques. Une marque éthique, l’histoire d’un tissu qui traverse les époques.
Ils dorment dans de grandes caisses où tout le monde peu fouiller. Ils sont éparpillés, poussés, mélangés, quelques fois dépoussiérés, mais n’ont que peu de succès. Du moins, avant de tomber entre les mains de Marine Quita, la créatrice de Paumara. Une marque qui recycle le vieux linges de maison pour en faire des vêtements. « Je trouve mes vieux tissus chez Emmaüs ou grâce à l’association Mosaïque, parfois grâce aux petites annonces de dons. » Ces dernières sont plus rares, mais plus fructueuses. « J’ai été contactée par un sexagénaire. Sa maman étant de plus en plus âgée, il fallait progressivement vider la maison. Ils m’ont donc invité à boire le thé et nous avons pu trier le vieux linge qui traînait dans les placards de cette mamie. Cette vieille dame était contente de voir que ses tissus n’allaient pas finir à la poubelle, et son fils était soulagé également. »
Désormais, Marine Quita s’applique même à créer des collections, à trier les tissus « de façon à ce qu’ils s’harmonisent entre eux ». Une fois la matière première sélectionnée, direction le design. Pour cette étape, le tissu n’intervient pas, c’est la jeune créatrice qui planche sur les dessins de ses collections de saison. Puis, place au lavage et au découpage du linge. Bien que la jeune entrepreneuse ne soit pas couturière, elle réalise des kits pour faciliter le travail de la monteuse qui prend la suite. « Étant donné que je designe les vêtements, je découpe le tissu et le lave, quelquefois je le monte sur moi avant de le faire suivre, afin de m’assurer qu’il n’y ait pas de problème. Ensuite, je glisse le tissu prêt, le fil, les boutons si nécessaire dans une pochette et direction les mains de Marie qui le transformera en vêtement à la mode. » En effet, Marine Quita aime dire que chaque pièce est réalisée « à quatre mains ».
L’heure est à la réunion. C’est autour d’un café que le tissu est remis à Marie, la monteuse. Enfin, il passe sous la machine à coudre. En échange, elle retourne les pièces de la semaine passée, déjà prêtes. « J’aime beaucoup l’idée novatrice de Paumara, c’est une démarche très éthique dans une industrie très polluante », ajoute Marie. Une idée partagée par Marion, acheteuse séduite par cette marque novatrice. « J’avais à cœur de trouver une mode différente, parce que je n’aime pas l’impact de cette industrie sur l’environnement, mais j’aime tout de même m’habiller de façon originale. Et ce n’est pas tout, il y a surtout une tendance vintage qui me plaît beaucoup chez Paumara. Chaque tissu a une histoire, il a traversé les époques. »
Aurélie Rodrigo
La rédaction
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