Offrir une seconde vie à des objets usés, c’est sympa quand c’est utile. Les transformer en véritables œuvres d’art, c’est le pari réussi d’Airbus qui détourne les pièces détachées de ses avions de ligne en objets design inattendus.
La pointe du nez d’un A320 en guise de suspension, l’encadrement d’un hublot transformé en miroir : côté déco, si on osait la touche aéro ? A michemin entre tendance “indus” et look futuriste, le design aéronautique ne fait pas seulement rêver les amateurs d’aviation. Avec son nouveau projet A Piece of Sky, le géant des airs donne une seconde jeunesse à ses vieux appareils et fait entrer le ciel dans les intérieurs.
L’idée a d’abord germé dans les esprits de deux salariés de l’avionneur. Anaïs Mazaleyrat et Jérémy Brousseau font connaissance au cours d’une formation à la Leadership University d’Airbus. Les deux passionnés d’art croient dur comme fer à l’idée de transformer des éléments de carlingue en meubles de qualité et lancent le projet au sein de l’incubateur interne, Bizlab. Onze designers rejoignent l’aventure et créent vingt-deux prototypes, des pièces uniques qui ont fait le tour du monde.
On découvre Moon Crater, le morceau de réacteur d’A380 devenu table basse en titane et bois, ou Calipso, le buffet réalisé en panneaux de fuselage. Pour le moment en édition limitée, les créations ont été mises en ligne en avril entre 700 et 7000 euros. Mais le voyage ne s’arrête pas là et 2000 nouvelles pièces devraient être livrées pour 2020, à des prix plus abordables.
Vous êtes-vous déjà demandé ce que devenaient les aéronefs en fin de vie ? Une fois à la retraite, ils sont mis au rebus dans d’authentiques cimetières métalliques comme celui de la zone aéroportuaire de Tarbes-LourdesPyrénées. Là-bas, c’est l’entreprise locale Tarmac Aerosave qui démantèle les carcasses et les matières premières, électriques, mécaniques ou provenant des sièges, que le ferrailleur du ciel revend aux acteurs de l’upcycling comme ces jeunes entrepreneurs toulousains.
Bielles, nervures d’ailes, tuyauterie, plancher en carbone, ferrures d’ailes… 6000 Airbus seraient à désosser dans les vingt prochaines années. Un marché porteur, donc, pour la startup qui vient d’accomplir son baptême d’entrée au salon du Bourget cette année afin d’y présenter son catalogue.
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