La 27e édition de la Marche des fiertés aura lieu ce samedi 2 juillet dans le centre-ville de Toulouse. Plus de 25 000 participants sont attendus dans le village associatif installé sur la place du Capitole et dans le défilé organisé en début d’après-midi.
“Sois toi-même, aime qui tu veux”. Tel est le slogan de la 27e Marche des fiertés qui aura lieu ce samedi 2 juillet, à Toulouse. « Cette devise fait écho à toutes nos revendications », explique Jérémy Perrard, coordinateur de l’association organisatrice Pride Toulouse. « L’objectif est de dire aux personnes des communautés lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles (LGBTQIA+) qu’elles peuvent arrêter de se cacher. La marche a justement lieu pour leur montrer qu’elles ne sont pas seules, qu’elles doivent être fières de qui elles sont et surtout que ce sont des êtes humains, loin d’être différents des autres », poursuit-il.
Plus de 25 000 participants sont attendus à l’événement, tant festif que revendicatif, qui permet chaque année de porter haut et fort les voix de la communauté LGBTQIA+. « Au regard de tout ce qu’il se passe en ce moment, nous voulons surtout faire en sorte que les mentalités changent », affirme Jérémy Perrard, en mentionnant notamment les nombreuses agressions homophobes recensées à Toulouse, la dernière datant de ce dimanche 26 juin, où deux hommes ont subi un véritable lynchage sur la place du Capitole, parce qu’ils marchaient main dans la main.
Le village associatif ouvrira ses portes à partir de 10h sur la place du Capitole de Toulouse. Une vingtaine de stands seront présents durant toute la journée, jusqu’à 17h30, pour proposer des animations. « Il y aura par exemple des ateliers de maquillage, ou de fabrication de pancartes pour le défilé, mais aussi des stands de vente de goodies, de boisson, de nourriture », énumère Jérémy Perrard. Des associations assureront également des actions de sensibilisation et de prévention, pour parler des difficultés que la communauté LGBTQIA+ rencontre encore aujourd’hui. Pour la première fois, un stand “d’expression” sera également mis en place, permettant aux participants de partager leurs ressentis, leurs angoisses, leurs difficultés, ou de laisser des messages de solidarité.
En début d’après-midi, des bénévoles de différentes associations prendront la parole sur scène, « notamment pour évoquer la “crise de l’engagement” que subissent les collectifs depuis plusieurs années. Car ils peinent de plus en plus à recruter des bénévoles. Pourtant, ce sont les associations qui défendent nos droits et nos libertés, en accompagnant psychologiquement et juridiquement les populations. Tout cela risque de s’arrêter si plus personne ne se rallie à la cause », déplore le coordinateur du collectif.
Le départ du cortège de la Marche des fiertés aura lieu à 14h30 depuis le village associatif, après un concert assuré par la DJ toulousaine Fiorella. Le défilé empruntera la rue Lafayette, puis la rue d’Alsace Lorraine, le boulevard de Strasbourg, le boulevard Carnot, pour rejoindre le monument aux morts, et revenir sur la rue d’Alsace-Lorraine, jusqu’au square Charles de Gaulle.
Comme chaque année, une vingtaine de chars colorés, créés spécialement pour la Marche des fiertés par des associations venues de toute l’Occitanie défileront aux cotés des participants. « Cette année, il y aura aussi un char d’un collectif originaire d’Albi. L’objectif est de montrer que les associations qui défendent la cause de la communauté LGBTQIA+ ne se trouvent pas uniquement dans les grandes villes, mais aussi dans les territoires ruraux », explique Jérémy Perrard.
Pour la première fois depuis la création de la Marche des fiertés à Toulouse, l’association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) a réquisitionné le petit train touristique de la ville afin de permettre aux enfants ou aux personnes à mobilité réduite (PMR) de participer à la marche. « La locomotive roulera en deuxième position dans le cortège et marquera des arrêts pour permettre aux passagers de monter ou de descendre du train. L’objectif est que le défilé soit le plus inclusif possible, car nous pensons aux personnes qui ont des difficultés à marcher pendant trois heures », assure le coordinateur de la Pride.
De plus, une “zone PMR” sera mise en place à l’arrière du petit train, « pour que les participants en fauteuil roulant, par exemple, puissent circuler sans encombre », ajoute-t-il.
« La sécurité est un élément essentiel dans l’organisation d’un événement d’une telle ampleur », souligne Jérémy Perrard. Une centaine de bénévoles identifiables grâce à des tee-shirts “Pride Toulouse”, de même que des agents de sécurité, seront présents au sein du village associatif, comme dans le cortège de la Marche des fiertés, pour intervenir en cas d’incident. « Il y a déjà eu des détracteurs qui tenaient des propos homophobes aux abords du défilé lors des éditions précédentes, mais cela n’est jamais allé jusqu’aux violences. L’ensemble du personnel est formé pour gérer ce genre de situation », assure le coordinateur de l’association Pride Toulouse. L’objectif est de faire en sorte que « chacun puisse venir comme il est, s’exprimer librement, en se sentant complètement en sécurité », termine-t-il.
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