A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le Journal Toulousain a choisi de braquer les projecteurs sur 8 Toulousaines, qui se sont illustrées, chacune dans leur domaine. Des artistes, des résistantes, des femmes politiques… Toutes ont marqué de leur empreinte la Ville rose.
Fille de l’aristocratie locale, Jeanne-Emilie de Villeneuve (née en 1811 à Toulouse et décédée en 1854 à Castres) est une religieuse catholique canonisée en 2015 et connue pour avoir fondé l’ordre des Sœurs de Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Castres. Un ordre dévoué à la charité envers les plus démunis plus connus sous le noms des “sœurs bleues”. Émilie de Villeneuve est béatifiée en 2009 puis canonisée en 2015. Pour reconnaître la sainteté de la religieuse, l’église se fonde sur deux guérisons miraculeuses : une péritonite aiguë et une rémission suite à une électrocution et un arrêt cardiaque prolongée d’une enfant. Dans les deux cas après neuf jours de prière.
Née en 1851 à Toulouse, Jane Dieulafoy fut l’une des premières femmes à être décorée de la légion d’honneur. Exploratrice, anthropologue, archéologue, écrivaine, journaliste et militaire, la vie de Jane Dieulafoy est un véritable roman d’aventure. Née dans une famille de notable, Jane Magre, de son nom de jeune fille, montre très vite un caractère indocile et intrépide. Elle se fait même passer pour un homme, en endossant un uniforme de franc tireur, afin d’intégrer l’armée et accompagner son mari à la guerre. En se travestissant, elle va également explorer de nombreux pays. A son retour à Paris, Jane Dieulafoy obtient un permis de travestissement afin de pouvoir rester en pantalon et reçoit, en 1886, la croix de la Légion d’honneur. C’est l’une des premières femmes à recevoir cette distinction.
Plus de 700 aviateurs alliés doivent à Marie-Louise Dissard, alias “Victoire” ou “Françoise”, d’avoir pu échapper aux allemands et regagner l’Angleterre pour continuer la guerre. En effet, cette héroïne de la seconde guerre mondiale, née à Cahors en 1881, a créé, pendant la deuxième guerre mondiale, le réseau d’évasion Françoise qui exfiltre donc plus de 700 aviateurs. En 1942, elle devient même chef du secteur de Toulouse et de sa région, pour la ligne d’évasion. Dans le civil, Marie-Louise Dissard tenait le magasin de couture “A la poupée moderne”. Cette résistante exemplaire, décorée de nombreuses distinctions par les autorités françaises, belges, anglaises ou américaines a terminé sa vie infirme, malade et seule en 1957.
Née à Toulouse en 1890, dans une famille de mélomanes, Marguerite Canal intègre le Conservatoire de Paris en 1903. Elle y mène de brillantes études musicales. Un temps destinée à la chanson, c’est finalement sa passion pour la composition qui l’emporte, et elle obtient dans ce domaine, plusieurs hautes distinctions dont le Premier grand prix de Rome, en 1920. Elle multiplie alors ses productions mélodiques, son œuvre complète étant estimée à 80 pièces. Mais elle passe dans la postérité en devenant la première femme à diriger un orchestre en France, à l’occasion des Matinées Françaises du Palais de Glace, à la fin de la Première Guerre mondiale. Elle laisse derrière elle un opéra inachevé, intitulé “Tlass Atka”, qu’elle n’a pas pu terminer avant son décès en 1978.
Si l’histoire retiendra surtout son travail comme reporter photographe, notamment pendant la guerre, Germaine Chaumel était une touche-à-tout. Née en 1895 à Toulouse et adoptée par une famille d’artistes, Germaine Chaumel est tour à tour artiste lyrique, vendeuse de disques, reporter photographe, dessinatrice de mode et chapelière. Germaine Chaumel à même chanté plusieurs opérettes pour le théâtre du Capitole au début des années 30, avant de rejoindre les cercles de photographes locaux. Autodidacte, la jeune femme intègre le Photo-Club toulousain avant de fonder le cercle photographique des XII, dans lequel elle introduira Jean Dieuzaide. Malgré plusieurs prix et de nombreuses collaborations avec des titres de presse majeurs, elle n’accèdera jamais à la célébrité. Germaine Chaumel décède en 1965 à Blagnac.
Elle était l’une des plus grande cantatrice, de ses débuts dans les années 1950 à la fin de sa carrière à laquelle elle a mis un terme en 2001. Cette Toulousaine, née en 1931, a intégré le Conservatoire à l’âge de 7 ans, à titre exceptionnel, pour y apprendre la musique, le piano plus exactement. Mais à 18 ans, c’est le chant, lyrique, qui a obtenu ses faveurs. Soprano, elle s’est illustrée par sa prestation emblématique dans “Lakmé”, à l’opéra de Liège, qui restera sûrement l’un de ses plus belles interprétations. Mady Mesplé a enchaîné les triomphes en France et en Belgique, mais aussi à l’international. Elle est ainsi l’un des rares voix françaises à s’être exportée, avec brio, dans le monde entier. Atteinte de la maladie de Parkinson, elle s’est éteinte en 2020, dans la Ville rose.
Dans les années 90, la signature Miss Van fleurit sur les murs de la Ville rose. En pleine essor du graffiti, Miss Van, Vanessa Alice Bensimon de son vrai nom, s’impose comme l’une des figures de proue du street-art féminin grâce à ses pin-up potelées, au maquillage outrancier et la sensualité reconnaissable entre mille. Au début des années 2000, Miss Van passe du parpaing à la toile et expose son travail dans les galeries du monde entier. Née en 1973 à Toulouse, Miss Van vit désormais à Barcelone.
C’est au travers de ses multiples voyages, au gré des mutations de son père employé d’une compagnie pétrolière, que l’auteure-compositrice-interprète Jain, Jeanne Louise Galice de son vrai nom, trouve l’inspiration. De la France au Moyen-Orient en passant par le Congo-Brazzaville, la jeune Toulousaine apprend les percussions arabes, la batterie synthétique et la guitare. Des influences multiculturelles que l’on retrouve dans ses compositions aux sonorités pop, reggae, électro et world. Repérée sur la plateforme Myspace, elle lance sa carrière grâce à Yodelice, qui devient son producteur et l’aide à sortir son premier album “Zanaka”. Ce dernier est certifié disque d’or en 2016, soit un an avant que Jain ne décroche la Victoire de l’artiste féminine de l’année aux Victoires de la musique.
N.B. / Se. Sa.
Commentaires
Grimaut Nicole le 22/02/2025 à 18:40
Bonjour.
J’habite depuis peu un quartier et une rue (un chemin !) très mal nommés.
Je suggérerais donc de donner le nom d’une femme toulousaine méritante à ma rue.
Ma préférence irait à Germaine Chaumel. Mon adresse : Chemin de Lanusse, qui suscite ricanements et fous rires, deviendrait : Rue Germaine Chaumel.
Le quartier récupèrerait son véritable nom Quartier des 3 COUCOUS et non cocus.
Merci de réfléchir à ma proposition et pourquoi de faire suivre à qui de droit !
Merci
Cordialement