A69 : le ministre des Transports sous pression face à une opposition féroce à l’Assemblée

L’autoroute A69 a suscité de vifs échanges à l’Assemblée nationale ce mardi 4 mars. Après l’annulation des autorisations environnementales par la justice, opposants et partisans du projet ont interpellé le ministre des Transports, Philippe Tabarot, sur l’avenir de cet axe controversé.

L’autoroute A69 a fait l’objet d’une vive confrontation lors de la session de questions au gouvernement du mardi 4 mars à l’Assemblée nationale. Les parlementaires ont interpelé à plusieurs reprise le ministre délégué chargé des Transports, Philippe Tabarot, après l’annulation des autorisations environnementales par le tribunal administratif de Toulouse.

Anne Stambach-Terrenoir fait un plaidoyer contre l’A69

Anne Stambach-Terrenoir, députée de La France insoumise en Haute-Garonne, a ainsi livré un plaidoyer contre l’A69 : « Non, il n’y a pas de raison impérative majeure à la destruction de centaines d’hectares de terres agricoles, d’espaces naturels, de zones humides. Pas de raisons impératives majeures à menacer 169 espaces protégées alors que la biodiversité s’effondre. Pas d’intérêt public à détruire le vivant pour que quelques privilégiés gagnent quelques minutes. »

« Au-delà de l’A69, il faut voir plus loin », a déclaré le ministre. « Ce sont tous les projets de transports qui sont remis en cause. Alors, réjouissez-vous, mais pas trop vite, lorsque demain, ce sera un projet ferroviaire qui sera remis en question pour les mêmes raisons. »

Incompréhension de Jean Terlier concernant la suspension des travaux de l’A69

Jean Terlier, député Ensemble pour la République dans le Tarn, a exprimé son incompréhension : « Comment expliquer que le chantier de l’autoroute A69, alors qu’il a été déclaré d’utilité publique par le Conseil d’État, en 2021, doivent s’arrêter brusquement parce qu’ile ne relèverait pas d’un intérêt public suffisant, selon le tribunal administratif de Toulouse en 2025. »

« L’A69 n’est pas un caprice administratif, c’est la volonté d’un territoire entier », a insisté Philippe Tabarot. « L’État fera appel, comme c’est son droit, et demandera un sursis à exécution, comme c’est son droit. Nous respectons l’État de droit. Mais l’État de droit ne peut pas être celui de l’immobilisme. »

Christine Arrighi pointe la prise de position du ministre

« Un ministre ne commente pas une décision de justice. Un ministre ne dit pas qu’une décision de justice est “ubuèsque”. Monsieur le ministre, vous sortez de votre rôle et de votre rang. Monsieur le ministre, vos propos sont scandaleux, et votre obstination encore davantage. Monsieur le ministre, vous n’êtes pas du Tarn, que savez-vous de ce dossier », a lancé Christine Arrighi, député écologiste en Haute-Garonne.

Pour rappel, dans sa décision, le tribunal note que l’A69 ne répond pas à une « raison impérative d’intérêt public majeur », une condition essentielle pour bénéficier d’une dérogation aux règles de protection de l’environnement et des espèces protégées. Il estime que les bénéfices attendus, notamment en matière de désenclavement du bassin Castres-Mazamet et de sécurité routière, sont trop limités.