Le Mois de l’Économie Sociale et Solidaire vient de débuter avec, en Occitanie, une centaine d’événements destinés à mieux faire connaître ce secteur qui occupe 11,5% des salariés de la région. Interview de Sarah Rousseau, directrice adjointe de la Chambre régionale de l’ESS (Cress).
Le Journal Toulousain : Pourriez-vous nous rappeler ce qu’est l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) ?
Sarah Rousseau : L’ESS c’est une autre façon de faire de l’économie. Il s’agit toujours de produire des biens et des services qui répondent à des besoins. Mais de le faire de manière démocratique, en poursuivant des objectifs d’utilité sociale et de solidarité. Ces principes se retrouvent dans les statuts de toutes les structures qui font partie de l’ESS : les associations, les coopératives, les mutuelles, les fondations et, depuis quelques années, certaines entreprises commerciales, dites sociales, qui se sentent concernées par ces enjeux.
À quand remonte le concept ?
L’Économie Sociale existe depuis 150 ans, avec la naissance des premières coopératives. On peut également citer la loi de 1901, qui définit le statut des associations à but non lucratif. Dans les années 1970, on a ajouté le terme Solidaire à l’Économie Sociale, avec l’apparition de problématiques liées au chômage de masse notamment, et la création des entreprises et structures d’insertion. Et c’est en 2014 que la loi a donné une reconnaissance institutionnelle à l’ESS.
Est-elle toujours capable d’apporter des solutions aux problèmes de notre société ?
Certes, l’ESS est une vieille dame, mais elle est totalement en adéquation avec son temps. D’ailleurs, la crise sanitaire a montré à quel point elle répond miraculeusement aux enjeux actuels. Services à la personne, soutien des plus fragiles, innovation sociale… les acteurs de l’ESS sont aujourd’hui en première ligne. Ils le sont aussi dans les domaines de la transition écologique ou de la mobilité.
Comment expliquez-vous que le grand public méconnaisse l’ESS ?
Les Français sont partie prenante de cette économie sans en avoir conscience. En étant bénévole dans une association, en adhérant à une mutuelle de santé, ou en disposant d’un compte dans une une banque coopérative… Le rôle de la Chambre régionale de l’ESS, qui en réunit toutes les familles, est justement de mieux les faire connaître et de faire de la pédagogie.
Quel est le poids de l’ESS dans l’économie occitane ?
Il y a aujourd’hui dans la région plus de 207 000 salariés dans près de 22 000 établissements appartenant à l’ESS. Cela représente 11,5% du total des emplois en Occitanie. À l’échelle nationale, les 2,3 millions d’employés du secteur pèsent quelque 63 milliards d’euros de masse salariale.
Quel est le programme de la 14e édition du Mois de l’ESS en Occitanie ?
Les structures de l’ESS organisent une centaine d’événements, partout dans la région, pour mettre en valeur ce qu’elles font. Il y aura également 7 grands rendez-vous, dont la Conférence régionale de l’ESS, qui ouvrira le Mois, en visioconférence, ce jeudi 4 novembre ; un Ciné-débat à l’Utopia de Borderouge, à Toulouse, le 9 novembre ; la Semaine des achats socialement et écologiquement responsables, du 15 au 19 novembre ; ou encore Conventis, le Salon des affaires socialement et écologiquement responsables à Diagora-Labège, près de Toulouse, le 25 novembre. Autant d’occasions de rencontres entre les acteurs de l’ESS et les citoyens.
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