Les châteaux d’Occitanie n’ont rien à envier à ceux de la Loire (ou presque), tout comme ces derniers ils ont inspiré plusieurs artistes, dont même des internationaux. Petit tour d’horizon de ces demeures qui sont à l’origine de chansons, de poèmes ou de romans.
Connaissez-vous le château du Bosc à Camjac en Aveyron ? Il s’agit non moins de la demeure familiale d’Henri de Toulouse-Lautrec. Le célèbre peintre y passa une grande partie de son enfance. Et plus âgé, il y retourna l’été pour retrouver ses proches. C’est la comtesse Gabrielle de Toulouse-Lautrec, la grand-mère paternelle du peintre, qui fera de ce château médiéval une maison familiale. Celle-ci inspirera beaucoup Henri de Toulouse-Lautrec qui a également vécu une partie de sa jeunesse au château de Celeyran dans l’Aude. Et pour cause, c’est là que le peintre apprend à dessiner. Au retour de la chasse, ses oncles lui enseignent effectivement cet art. Un coup de cœur pour le jeune garçon qui aime particulièrement peindre les chevaux. Une manière de faire vivre sa passion pour l’équitation qu’il ne peut plus exercer à cause de sa maladie des os.
L’artiste, décédé en 1901, n’a jamais vraiment quitté le château du Bosc. Une partie de lui y est effectivement toujours présente. Et ce, grâce à des dessins d’enfants de l’artistes griffonné sur les murs des communs, des affiches, des photographies et des lithographies. Si vous passez au château, vous aurez également la chance de découvrir des objets ayant appartenus à Henri de Toulouse-Lautrec, dont son berceau et ses jouets dans sa chambre d’enfant. Ouverte à la visite toute l’année, l’ancienne forteresse médiévale est effectivement devenue un musée sur le peintre et sa famille. Vous pourrez ainsi déambuler dans les pièces du château meublées comme à l’époque : bibliothèque, salle à manger, grande salle, oratoire, salon et chambre. De quoi vous transporter au temps de Henri de Toulouse-Lautrec et surtout vous plonger dans sa vie.
Il aurait été le lieu de refuge des derniers Templiers, il est considéré comme étant le château du Graal et aurait également abrité le trésor de l’Église cathare. Le château de Montségur, perché à 1 207 mètres d’altitude au-dessus du pays d’Olmes, est la source de bien des légendes. Rien d’étonnant alors que des artistes s’en soient inspirés. C’est notamment le cas du chanteur toulousain Claude Nougaro. Il évoque ainsi à deux reprises l’ancien château fort, dont il ne reste aujourd’hui que des vestiges, dans sa chanson “Gloria”, issue de l’album “Femmes et Famines” sorti en 1975. L’on peut ainsi entendre Claude Nougaro chanter : “Gloria, Gloria, ainsi chantait tout doux un troubadour assis sur le rempart démantelé de Montségur par une nuit étoilée” et “Gloria, Gloria ainsi chantait tout doux un troubadour debout sur le blanc donjon occitan de Montségur face au soleil bourdonnant”. Le célèbre château cathare n’a pas inspiré que le Toulousain.
En effet, le poète et chanteur occitan Claude Marti lui a consacré une chanson, le compositeur Maxime Aulio a réalisé un poème symphonique pour trombone solo et orchestre d’harmonie, intitulé “Montségur, la Tragédie Cathare” et le groupe Era a tourné une partie du clip de sa chanson “Ameno” au château. Et ce n’est pas tout. Les fans de heavy metal le savent peut-être déjà, mais Iron Maiden a également écrit une chanson, présente sur l’album “Dance of Death” et du nom de “Montségur”, sur le siège du château et le bûcher du “Camp dels Cramats” (le champ des brûlés, en français) qui en a suivi. Le nom de la forteresse revient à plusieurs reprises dans le refrain : “At the gates and the walls of Montségur, Blood on the stones of the citadel” (“Aux portes et aux murs de Montségur, Du sang sur les pierres de la citadelle”, en français), répète ainsi Bruce Dickinson, le chanteur du célèbre groupe de métal.
Il fut l’une des demeures de Léo Ferré. Le poète, chanteur et compositeur naturalisé monégasque a effectivement vécu durant cinq ans, précisément de 1963 à 1968, au château de Pechrigal, situé à Saint-Clair dans le Lot. Le département, et surtout la région du Quercy, l’avait conquis lorsqu’il était venu chanter au casino de Saint-Céré. À la recherche d’une demeure, il a alors un véritable coup de foudre pour le château de Pechrigal, édifiée au XIVe siècle et en ruine à l’époque. Mais cela ne freine pas le chanteur qui s’y installe avec sa femme Madeleine et sa célèbre chimpanzé Pépée. Dans l’ancienne demeure de la famille Séguy, il crée une imprimerie, met en musique des poètes, tels que Verlaine, écrit de nombreux titres, dont “Franco La Muerte” et l’album “Ferré 64”, mais également des textes de réflexions sur l’écriture et de longs poèmes sur le pays.
Il en a d’ailleurs dédié plusieurs au château de Pechrigal, qui signifie “tertre royal” en français, et que Léo Ferré a décidé de rebaptiser du nom occitan Perdrigal, soit “perdrix” en français. Dans un texte paru en 1969 dans la revue La Rue et nommé “Perdrigal/Le Loup” Léo Ferré écrit ainsi : “Paradis Perdrigal, le jaune te va bien, Cette couleur qui fonce à mort vers les ténèbres, Il faut prier pour moi dans ton ordre païen, Il faut me pardonner mes pas dans ton silence, Et me donner le temps pour que mon temps commence, Pour que tout aille mieux et du Mal, et du Bien…”. Le poète, chanteur et compositeur quitte donc le château en 1968 qui en cinq ans est devenu une véritable Arche de Noé. Léo Ferré, proche des animaux, en avait effectivement recueilli de nombreux, en plus de sa chimpanzé qu’il considérait comme son enfant.
Passons maintenant aux légendes. Certains châteaux d’Occitanie auraient effectivement inspiré plusieurs artistes. Mais rien n’est moins sûr. Ainsi, selon la légende de la ville de Carcassonne, il est dit que Walt Disney se serait inspiré de la Cité, d’ailleurs souvent prise comme décors de film, et de son château pour créer celui de “La Belle au bois dormant”. Il aurait été séduit par la forteresse qu’il aurait prise en photo avant d’envoyer les clichés aux graphistes. Et il est vrai que si l’on compare les deux, une certaine ressemblance existe. Ainsi, le château de “La Belle au bois dormant” surplombe la vallée, il possède de nombreuses tours à la toiture conique et des remparts hauts, tout comme celui de Carcassonne. Mais plusieurs autres demeures féodales et habitations royales revendiquent le titre de château qui a inspiré celui de “La Belle au bois dormant”, notamment Ussé en Indre-et-Loire ou encore Neuschwanstein en Allemagne. Et eux aussi lui ressemble…
De même, il paraîtrait que le château de Caylus dans le Tarn aurait inspiré l’écrivain Paul Féval pour “Le Bossu”. Celui-ci serait passé dans la demeure fortifiée et aurait décidé d’en faire un des décors de son roman de cape et d’épée. Ce livre, adapté à plusieurs reprises au cinéma, raconte l’histoire du chevalier Henri de Lagardère. Et la première partie du roman se passe au château du vieux marquis de Caylus. Mais impossible de savoir si Paul Féval s’est vraiment inspiré de la demeure fortifiée ou a juste utilisé son nom. Peut-être l’a-t-il d’ailleurs choisi fortuitement… En tout cas, le film “Le Bossu” de Philippe de Broca, sorti en 1997 et avec Daniel Auteuil dans le rôle de Henri de Lagardère, n’a pas été tourné au château de Caylus. En effet, le tournage a eu lieu en Île-de-France et au Mans. Et c’est le fort Queyras qui a été utilisé comme décor pour représenter le château des Caylus dans ce film qui a été nommé pas moins de huit fois aux Césars.
Commentaires
Watiez le 23/02/2025 à 17:55
Bonjour
Sauf erreur de ma part, Caylus ne se situe pas dans le Tarn, mais dans le Tarn et Garonne....
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Fabien Pomiès le 23/02/2025 à 18:44
Bonjour,
Il y a bien une commune de Caylus en Tarn-et-Garonne, mais le château de Caylus se trouve sur la commune de Rouairoux dans le Tarn.
Hensienne le 23/02/2025 à 12:35
Magnifiques structures ,j'aime beaucoup
Coco le 23/02/2025 à 20:55
Caylus tarn et garonne c est mieux
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Héloïse Thépaut le 23/02/2025 à 09:43
Bonjour,
La commune de Caylus est bien dans le Tarn-et-Garonne, mais le château de Caylus est bien situé sur la commune de Rouairoux dans le Tarn.