En déplacement en Occitanie, le député de la Mayenne Guillaume Garot a présenté sa proposition de loi pour lutter contre les déserts médicaux. Elle devrait appuyer les initiatives de Carole Delga pour « garantir un accès aux soins à tous », et dont le bilan est salué le parlementaire.
« La politique volontariste, cohérente et efficace de la Région Occitanie est exemplaire et doit faire des émules ! » estime Guillaume Garot, député socialiste de la 1re circonscription de Mayenne, à l’initiative d’une proposition de loi sur la régulation de l’installation des médecins, actuellement étudiée à l’Assemblée nationale. En déplacement à Montpellier, aux côtés de Carole Delga, il a vanté les initiatives de la collectivité pour lutter contre les déserts médicaux, « une réalité du quotidien qui angoissent nos concitoyens, au même titre que leur pouvoir d’achat », témoigne la présidente de la Région.
Une préoccupation à laquelle elle accuse le gouvernement de ne pas répondre. Alors « même si la santé est une compétence de l’État, nous sommes et serons proactifs en la matière, profitant d’un flou juridique », précise Carole Delga. Pour garantir un accès aux soins pour tous, la Région a mis en place quatre solutions concrètes. « Il s’agit d’une politique globale, qui commence dès le lycée pour préparer au mieux aux études supérieures, à l’installation des praticiens pour lutter contre les déserts médicaux. C’est inédit en France ! » assure Vincent Bounes, vice-président de la collectivité en charge de la santé.
La première étape consistait à salarier des médecins au sein de centres de santé implantés dans des territoires en tension. Ils bénéficiaient ainsi d’un contrat de 35h hebdomadaires à la rémunération attractive (de 4 700€ à 6 400€ nets), d’un secrétariat partagé et de locaux équipés, en échange de quoi ils s’engageaient à effectuer des visites à domicile, des permanences de soin et à réserver des créneaux dédiés à des soins non planifiés urgents. L’objectif étant de recruter 200 médecins d’ici la fin du mandat. « A ce jour, la moitié d’entre eux ont un contrat, mais aussi 6 sages-femmes et 41 secrétaires et assistants médicaux, dans l’un des 22 centres que nous avons créés », se félicite l’élu à la santé, qui rappelle l’ouverture du dernier en date à Cugnaux le 1er avril 2025. Une mesure qui aura permis d’assurer 300 000 consultations depuis sa mise en place.
Parallèlement, la Région aide au financement, et donc à la création ou à la rénovation, de maisons de santé par les médecins libéraux. 15 millions d’euros ont ainsi été mobilisés pour accompagner le volet immobilier de plus d’une centaine d’établissements pluriprofessionnels.
Le plan de Carole Delga comprend également un soutien à l’hôpital public avec la reconstruction de quatre centres hospitaliers : celui de Montauban, d’Auch, de Lavelanet et l’hôpital médian du Sud Aveyron. La Région s’est également lancée dans une expérimentation pour renforcer la démographie des médecins spécialistes. Ces derniers, qui partagent leur temps de travail entre soins, encadrement de stagiaires et recherche, se voient prendre en charge 50% du coût de la part universitaire de leur poste (à parité avec l’ARS), au sein d’un centre hospitalier situé sur un territoire sous-doté. « 20 médecins exercent ainsi dans 12 établissements publics », calcule Vincent Bounes.
Pour finir, la collectivité a créé une option santé dans les lycées d’Occitanie, et ce dès la rentrée 2025. « Ceci pour décider des élèves qui n’oseraient pas envisager des études supérieures en médecine ou dans le secteur de la santé en général », précise Carole Delga. Ce parcours comprendra des ateliers de préparation aux concours, des stages et des rencontres.
Des solutions jugées efficientes par Guillaume Garot, qui propose à la présidente de Région, un cadre national pour appuyer ses démarches. Plus précisément, une proposition de loi dont l’objectif est la régulation de l’installation des médecins. Signée par 255 parlementaires, issus de différents groupes politiques (à l’exception du Rassemblement national), et soutenue par Carole Delga, elle contient quatre volets :
La premier article a d’ores et déjà été voté par l’Assemblée nationale en première lecture, les trois autres seront examinés début mai. « Cette régulation existe déjà pour toutes les autres professions de la santé. Une pharmacie ne peut pas s’implanter n’importe où, de même qu’un kiné ou une sage-femme. Et depuis le 1er janvier 2025, c’est également le cas pour les dentistes. Il s’agirait donc de l’appliquer également aux médecins », explique le député de la Mayenne, qui rappelle l’urgence de la situation : « Aujourd’hui, 6 millions de Français n’ont pas de médecins traitant et 87% du territoire national est qualifié de “désert médical” ».
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