L’épidémie de grippe continuant de sévir en Occitanie, l’ARS enjoint les personnes les plus fragiles à recourir à la vaccination.
« L’épidémie de grippe sévit toujours », a signalé Didier Jaffre, directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie, lors de ses vœux à la presse ce mercredi 29 janvier. Les indicateurs épidémiques sont même « à nouveau en forte progression », indique l’ARS dans son dernier point de situation. Cela concerne le nombre de consultations pour grippe ou syndrome grippal, mais également les hospitalisations. « Les niveaux des indicateurs étaient très élevés. Ils dépassaient les niveaux observés depuis le début de la saison et étaient nettement supérieurs à ceux observés lors des pics épidémiques des deux saisons précédentes », précise Santé publique France dans son bulletin de surveillance.
Dans le détail, 1348 passages aux urgences pour une grippe ou un un syndrome grippal ont été recensés la semaine dernière en Occitanie. Un nombre « en nette progression et qui concerne toutes les tranches d’âge », relève l’Agence régionale de santé Occitanie. Parmi les personnes prises en charge aux urgences, 226 ont été hospitalisées, « dont 65% de patients de 65 ans et plus et 21% de moins de 15 ans », note-t-elle. Tous les âges sont donc concernés, même si les plus âgés restent les plus fragiles face au virus. « Parmi les cas les plus graves pris en charge en réanimation, un patient sur deux est âgé de plus de 65 ans », informe l’ARS qui, en conséquence, « renouvelle ses appels à la vigilance ».
« La hausse importante de l’ensemble des indicateurs doit nous inciter à fortement renforcer tous nos réflexes de prévention et de vigilance », appuie l’Agence régionale de santé Occitanie. Cela comprend les gestes barrières, comme le lavage des mains, l’utilisation de mouchoir à usage unique, le fait de tousser ou d’éternuer dans son coude, le port du masque, l’aération des espaces clos et la distanciation physique qui « font barrage aux virus et contribuent à se protéger et protéger son entourage », mais également la vaccination qui « permet de limiter le risque de forme graves et de complications ». Pour rappel, la campagne a été prolongée jusqu’au vendredi 28 février face à la circulation active des virus de la grippe.
« Il faut impérativement que les personnes fragiles et celles âgées de plus de 65 ans aillent se faire vacciner », demande Didier Jaffre. C’est justement là que le bât blesse en Occitanie. Selon les chiffres de l’ARS, 39,7% des plus de 65 ans sont vaccinés actuellement. « En matière de vaccination contre la grippe, nous ne sommes pas bons. Les taux sont particulièrement bas », relève-t-il. Didier Jaffre estime ainsi qu’il faut « très certainement changer les messages visant à faire en sorte que les gens se protègent ». « Nous devrions être à 100% des personnes de plus de 65 ans vaccinées, pour les prémunir elles-mêmes, mais aussi leurs proches et le système de santé », souligne le directeur général de l’ARS Occitanie.
Celui-ci a d’ailleurs été « profondément touché » par l’épidémie de grippe, d’après lui. « Nous avons constaté, en début d’année, que la plupart des personnes hospitalisées, notamment dans des états respiratoires très graves et parfois en réanimation, n’étaient pas vaccinées contre la grippe. C’est ce qui a fait que notre système et nos établissements ont été mis en tension. L’activité courante et les autres besoins doivent en effet continuer d’être pris en charge. Beaucoup d’établissements se sont donc mis en tension », explique le directeur général. Celle-ci est aujourd’hui « toujours présente ». « Elle a quelque peu diminué, mais, nous avons donc encore de nombreux malades et des situations parfois sévères », rapporte-t-il.
« Nous suivons la situation jour après jour dans chacun des départements, avec les professionnels de santé et les directions d’établissement car ce n’est pas terminé », appuie Didier Jaffre qui signale que trois plans blanc sont toujours activés dans la région Occitanie, même si aucune déprogrammation n’est mise en place au sein des établissements de santé concernés. « Encore une fois, le principal message que je veux adresser aux habitants du territoire, c’est qu’il faut se faire vacciner. C’est le seul outil dont nous disposons pour que, non seulement les personnes soient protégées, mais également pour que le système de santé soit protégé et ne se retrouve pas en danger », rappelle-t-il.
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