Le gouvernement autorise l’effarouchement des ours dans les Pyrénées à certaines conditions depuis ce vendredi 5 mai. Une autorisation spécifique du préfet reste nécessaire.
L’effarouchement de l’ours dans les Pyrénées est désormais autorisé par le gouvernement, sous certaines conditions. Un texte en ce sens est paru ce vendredi 5 mai au Journal Officiel. La mesure vise à protéger les troupeaux et à prévenir les attaques de l’animal, qui suscite la controverse dans le massif.
L’effarouchement consiste à faire fuir l’ours par des moyens sonores ou lumineux, sans lui causer de blessure ni de stress important. Il peut être pratiqué par les éleveurs ou les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), après avoir obtenu une autorisation préfectorale. Mais l’ours étant une espèce protégée, les décisions préfectorales étaient contestées et pouvaient être annulées par la justice administrative.
L’effarouchement n’est possible qu’en cas d’attaque de l’animal. Il se traduit par des mesures à l’aide de moyens lumineux (torches, phares, guirlandes lumineuses) et sonores (cloches, sifflets, pétards, sirènes) ou bien par des mesures renforcées avec des tirs sonores non létaux. Mais cette deuxième option n’est employée que si les mesures simples n’ont pas eu d’effet.
« Dans le cœur du parc national des Pyrénées, aucune mesure d’effarouchement renforcé ne peut être autorisée », selon l’arrêté paru au Journal Officiel. Seul l’effarouchement simple est possible, mais il nécessite l’autorisation du directeur du parc.
Selon le dernier bilan de l’OFB, il y aurait 76 ours dans les Pyrénées en 2022. Leur présence suscite des tensions entre les défenseurs de la biodiversité et les éleveurs, qui dénoncent les dégâts causés par les prédations sur leurs bêtes. L’arrêté du gouvernement vise à apaiser le conflit et à favoriser la cohabitation entre l’homme et l’ours.
La population des ours a fortement diminué au cours du XXe siècle, à cause de la chasse et de la destruction de son habitat. Depuis les années 1990, des ours slovènes ont été réintroduits dans le massif, pour renforcer la diversité génétique et éviter l’extinction de l’espèce.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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