Dans le Lauragais, les parents, les élèves et les professeurs sont en grève ce jeudi 4 avril pour protester contre l’implantation des usines d’enrobés nécessaires pour la construction de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres. Cette grève témoigne de l’ampleur des inquiétudes quant aux répercussions environnementales et sanitaires de ces projets sur la jeunesse locale.
Ce jeudi matin, les salles de classe ne seront pas au grand complet dans certaines écoles de Haute-Garonne et du Tarn. En effet, certains parents, élèves et professeurs du Lauragais sont en grève afin de protester contre l’installation d’usines d’enrobés pour le chantier de l’A69. Cette vague de contestation concerne notamment les établissements des villages environnant Vendine et Loubens-Lauragais.
De nombreux parents, soutenus par diverses associations et syndicats, ont décidé que leurs enfants ne se rendraient pas à l’école ce jour-là. Ils manifestent ainsi leur mécontentement face à la potentielle menace que représentent ces usines pour la santé et la sécurité des enfants. Cette mobilisation est notamment portée par le Regroupement pédagogique intercommunal (RIP) des communes du Faget, Vendine, Francarville et Loubens-Lauragais, qui regroupe trois écoles primaires.
Pour rappel, pour assurer le chantier de l’A69, deux usines d’enrobés doivent s’implanter dans le Lauragais, l’une à Villeneuve-Lès-Lavaur, l’autre, à Puylaurens. Celles-ci seraient à proximité directe d’établissements scolaires, suscitant ainsi de vives inquiétudes quant aux émissions potentielles de substances nocives pendant sa phase de construction et d’exploitation, prévue sur une durée de 18 mois. Les parents redoutent que leurs enfants ne soient exposés à des vapeurs dangereuses, ce qui a incité une partie des syndicats à déposer un préavis de grève, envisageant de soutenir cette action en même temps que les élèves.
L’association “RIP sans Bitume” souligne les risques encourus, affirmant que les substances émises par ces usines sont répertoriées dans l’étude d’impact réalisée par le concessionnaire. Bien que ce dernier ait affirmé à plusieurs reprises qu’aucune pollution ne s’échapperait des installations, des inquiétudes subsistent quant aux effets potentiels de la combustion du bitume, qui génère des fumées contenant des hydrocarbures aromatiques polycycliques, certains étant reconnus comme cancérigènes par l’OMS.
La controverse s’intensifie également autour de la zone de danger présumée, certains estimant qu’elle s’étend jusqu’à 10 voire 20 kilomètres autour des centrales d’enrobés prévues à Villeneuve-lès-Lavaur et Puylaurens, affectant potentiellement plus de 27 000 habitants et des milliers d’élèves répartis dans une quarantaine d’écoles et établissements de petite enfance.
Les parents et leurs soutiens restent déterminés à faire entendre leur voix et à protéger la santé et le bien-être de leurs enfants, en demandant des mesures concrètes pour garantir la sécurité environnementale des zones scolaires concernées. Un rassemblement est d’ailleurs prévu dès 9h jeudi 4 avril à l’école de Vendine.
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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