Depuis plusieurs semaines, la région Occitanie subit les affres de la météo. Les épisodes de pluies intenses se succèdent et de nombreux territoires endurent d’importantes inondations. Un phénomène qui devrait s’intensifier eu égard au dérèglement climatique, cause de la multiplication de ces événements, mais aussi à l’installation des habitants sur des zones à risque. En effet, l’Institut national des statistiques (Insee) recense 1,6 million de personnes vivant dans une zone exposée au risque d’inondation par débordement de cours d’eau en Occitanie.
Toute l’Occitanie est concernée, principalement les départements côtiers : 1,6 million d’habitants vivent dans une zone exposée au risque d’inondation par débordement de cours d’eau, soit une personne sur quatre résidant dans la région, selon les données de l’Institut national des statistiques (Insee). Les événements récents en témoignent : les alertes météorologiques se succèdent et les épisodes pluvieux s’intensifient engendrant régulièrement la sortie des rivières et ruisseaux de leur lit.
Un phénomène qui cause des dégâts humains et matériels, et auquel l’Occitanie semble particulièrement vulnérable. En effet, sur les 20 dernières années, les dommages liés à des inondations atteignent 3,9 milliards d’euros pour la région, soit une moyenne de 154 millions d’euros par an. C’est le coût le plus important de France. Un bilan lourd s’expliquant par la situation géographique du territoire, qui l’expose à plusieurs types d’inondations : débordements de cours d’eau, submersions marines, ruissellements, remontées de nappes phréatiques et risques de rupture de barrage.
Des inondations qui frappent principalement les départements du littoral. Ainsi, à eux seuls, le Gard, l’Hérault et l’Aude concentrent 74% des coûts régionaux liés aux inondations sur les deux dernières décennies. Des dommages matériels, auxquels s’ajoutent des pertes humaines. « En témoignent les crues historiques qui ont provoqué 14 décès dans l’Aude en octobre 2018 et 22 dans le Gard en septembre 2002 », rappelle l’Insee.
Les inondations dues aux débordements des cours d’eau sont le risque le plus important en Occitanie, puisqu’elles concernent 15% de la surface de la région, mais 27% de sa population, soit 1,6 million de personnes vivant dans une zone qui peut être submergée lors de crues exceptionnelles. Et là encore, le pourtour méditerranéen est le plus touché, se trouvant sur le passage de nombreux cours d’eau qui convergent vers la mer. De plus, ces zones sont densément peuplées. Ainsi, 70% de la population résidant dans un secteur à risque habite dans l’Aude, l’Hérault, le Gard, ou les Pyrénées-Orientales. Selon l’Insee, « les gens continuent à s’y installer, car ils n’ont pas conscience du risque ou parce qu’ils estiment qu’il ne contrebalance pas les facteurs d’attractivité de ces territoires ».
C’est ainsi qu’un million de logements sont situés dans une zone exposée au risque d’inondation due aux crues, soit 29% des habitations de la région. En les étudiant plus précisément, l’Insee s’est rendu compte qu’un quart d’entre elles étaient des appartements en rez-de-chaussée et que la moitié des maisons situées en zone inondable étaient des bâtisses de plain-pied. Autrement dit, des logements particulièrement exposés à la montée des eaux.
« En Occitanie, 92 000 enfants de moins de 6 ans et 68 000 personnes de 85 ans ou plus habitent dans des zones exposées au risque de débordement de cours d’eau », comptabilise l’Insee. Parce qu’ils éprouvent des difficultés à se mobiliser ou à comprendre les consignes, les seniors et les enfants sont les populations les plus vulnérables face à une inondation. D’autant qu’ils se trouvent dans un secteur concerné par d’éventuelles crues dans leur logement, mais aussi dans les lieux qui les accueillent en journée : « Un tiers des écoles maternelles et des hébergements pour personnes âgées de la région sont situés dans une zone à risque », précise l’institut national des statistiques.
De même, l’on s’aperçoit que 20% des ménages qui vivent en secteur à risque sont en situation de pauvreté. Une circonstance qui s’explique par la construction en zone inondable des logements sociaux : 32% du parc régional est concerné.
Mais les plus exposés restent les campings. Cinq sur dix sont implantés dans un territoire exposé au risque de débordement de cours d’eau. Des structures qui peuvent accueillir jusqu’à 300 000 vacanciers, et majoritairement installées dans les Pyrénées-Orientales, dans le Gard et dans l’Hérault.
Pour se protéger de ces phénomènes météorologiques, plusieurs mesures de prévention et de surveillance existent :
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