Habitant Social Occitanie recense près de 215 000 demandeurs d’un logement social dans la région. Et ce, alors que l’offre s’appauvrit.
« Le nombre de demandeurs d’un logement social s’est envolé dans notre région, passant de moins de 140 000 en 2017 à près de 215 000 aujourd’hui », révèle Jean-Michel Fabre, président d’Habitat Social en Occitanie (HSO). Il vient donc de passer le cap des 200 000, comme l’avait prévu Jean-Michel Fabre l’année dernière. Soit une augmentation de la demande de 11% par rapport à 2023 et de 73% en dix ans. La file d’attente pour un logement social ne cesse donc de s’allonger dans la région. C’est également le cas en Haute-Garonne. Le département enregistre 60 200 demandeurs d’un logement social à fin janvier 2025. Leur nombre a augmenté de 9,7% en un an.
Problème, l’offre ne suit pas la demande. « La programmation de nouveaux logements a fortement chuté pour atteindre en 2024 un point historiquement bas de 7 636 unités en Occitanie », note le président de HSO. Ce qui représente une baisse de 10% comparé à 2023 et de 36% en huit ans. Et ce, alors qu’il faudrait 14 000 nouveaux logements locatifs sociaux par an en Occitanie pour satisfaire la demande.
La cause de cette chute, selon Habitat Social en Occitanie : « L’introduction de la RLS [“Réduction du loyer de solidarité”, NDLR] à compter de 2018 », qui fait diminuer le montant du loyer des foyers les plus précaires, mais réduit les recettes des organismes de logements sociaux. « Les ponctions de l’Etat sur les organismes HLM ont depuis grevé leurs capacités d’investissement, mettant un fort coup de frein à la construction de nouveaux logements locatifs sociaux », indique HSO. Pour preuve, juste avant la mise en place de la RLS, la programmation de logements atteignait les 12 000 unités par an dans la région.
Dans le même temps, les entrées dans les habitats reculent encore, précisément de 1%. Elles demeurent en dessous de la barre des 31 000 en 2024, alors qu’elles étaient à près de 35 000 en 2017. En conséquence, la pression de la demande, soit le rapport entre les demandeurs et les attributions, est de plus en plus forte. Ainsi, il atteint 7,5, ce qui signifie que « moins d’un ménage sur sept voit sa demande aboutir dans l’année », précise Habitat Social en Occitanie.
Compte tenu de ces problématiques, HSO demande « l’adoption par le gouvernement d’une politique du logement ambitieuse, avec une programmation pluriannuelle ». « Nous attendons du gouvernement et de l’ensemble des élus une véritable mobilisation. Nos organismes ont besoin d’une visibilité de long terme, assise sur une politique du logement ambitieuse », appuie Jean-Michel Fabre qui estime, toutefois, que « pour la première fois depuis près d’une décennie, nous avons le sentiment d’avoir été – très partiellement – entendus par le gouvernement ».
Il explique : « Le budget adopté pour 2025 a effectué certains pas qui vont dans le bon sens. Ou du moins qui revient de manière sensée, mais très mesurée, sur des dispositions antérieures, particulièrement néfastes. C’est le cas du rétablissement du prêt à taux zéro pour le neuf sur l’ensemble du territoire ainsi que de l’allègement de la RLS ». Mais, pour Jean-Michel Fabre, ce n’est pas suffisant et il exige « l’abrogation de la RLS ». Il réclame aussi « le maintien et le renforcement du FNAP, Fonds national d’aide à la pierre », que « l’accès à des ressources foncières de l’Etat, à prix maîtrisé » soit favorisé pour les organismes de l’habitat social, et « le maintien de l’exonération de la TFPB, taxe foncière sur les propriétés bâties, pour le logement social ».
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