Selon une estimation de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) Occitanie, la grande majorité des établissements du secondaire de l’académie de Toulouse ont eu depuis la rentrée, ou auront au cours de l’année, un problème de remplacement d’un professeur absent.
« L’académie de Toulouse est touchée par une vraie problématique de remplacement des enseignants », assène Béatrice Malleville, présidente de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) Occitanie, qui regroupe les établissements de l’ex-région Midi-Pyrénées.
Selon l’association, 80 % des établissements du secondaire de l’académie de Toulouse sont ou seront concernés par un problème de non-remplacement d’un professeur au cours de l’année scolaire. Concrètement, sur les 508 collèges et lycées du territoire, plus de 400 compteront donc un enseignant non remplacé. « Les disciplines principalement concernées par ces absences sont la technologie, les mathématiques, les sciences de la vie et de la terre (SVT), la physique-chimie et le français. Ce problème n’est pas nouveau, mais il n’a toujours pas été réglé », déplore Béatrice Malleville.
Dans 40 % des cas d’enseignants manquants et non-remplacés, il s’agit d’une absence de longue durée, soit de plus de deux semaines. « Il est nécessaire que le rectorat agisse au niveau de la gestion du personnel. Et surtout, qu’il anticipe ces problèmes de non-remplacement des professeurs. À la rentrée, certains enseignants en congé maternité ou en arrêt maladie ont été affectés dans des établissements scolaires. Ça a notamment été le cas à la cité scolaire François Mitterrand de Moissac (Tarn-et-Garonne). Le 1er septembre, il est donc arrivé que des élèves n’aient pas d’enseignants. Et d’ailleurs, plusieurs n’en n’ont toujours pas », s’étonne encore la présidente de la FCPE Occitanie.
Outre les absences de longue durée, les arrêts pour des contaminations à la Covid-19 sont visiblement fréquents dans l’académie de Toulouse depuis la rentrée. « Ce sont des absences assez courtes, d’environ une semaine, mais cela induit quand même que le suivi de l’enseignement est haché », ajoute Sébastien Gilbert, coprésident de la FCPE en Aveyron.
En plus de pointer du doigt la problématique de remplacement des professeurs absents, la FCPE évoque également la situation des Accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) dans l’Académie de Toulouse. « Lorsqu’ils sont absents, les AESH ne sont tout simplement pas remplacés. Ceci impacte fortement le suivi pédagogique des élèves et les conditions de travail du personnel enseignant », développe Béatrice Malleville qui demande une vigilance accrue du rectorat à ce niveau.
Aussi, l’association requiert que les collectivités soient dotées d’une enveloppe qui puisse leur permettre de financer la prise en charge des élèves par les AESH entre midi et deux, ou pendant les temps extra-scolaires, par exemple. « Les assistants sont pour l’instant rémunérés uniquement durant les temps scolaires. Or, les élèves ont parfois besoin de leur soutien et de leur accompagnement pendant la pause déjeuner ou après l’école », affirme la présidente de la FCPE en région.
Les AESH représentent 7 397 salariés dans l’Académie de Toulouse, auxquels se sont ajoutées 350 créations de postes à la rentrée 2022. Un chiffre insuffisant selon la FCPE, au vu de l’augmentation du nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire (+ 19 % en 5 ans au niveau national d’après les chiffres de l’association). « L’Education nationale doit faire le nécessaire pour que chaque enfant [ayant besoin d’un accompagnement par un AESH] soit suivi », conclut Sébastien Gilbert.
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