L’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) d’Occitanie vient de rendre publique une étude sur les violences subies par les médecins libéraux. Celle-ci révèle que 76% d’entre eux ont déjà été victime d’agression sur les trois dernières années.
Les médecins libéraux en témoignent : les actes de violence à leur encontre se multiplient ces dernières années, en Occitanie. Un constat déjà avancé par l’Observatoire de l’Ordre des médecins, qui notait une augmentation des agressions de 23% en un an, et qu’une enquête de l’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) vient confirmer. En effet, 75,9% des médecins ayant répondu à l’étude, en février dernier, disent avoir été victimes de violence sur ces trois dernières années, dont 30% plusieurs fois par an. Dans la plupart des cas, il s’agit d’atteintes à la personne, qu’elles soient physiques, verbales ou psychologiques. Des actes plus souvent perpétrés sur des médecins femmes (+15%) que sur leurs homologues masculins.
Des violences sous-évaluées par les praticiens eux-mêmes selon l’analyse de l’URPS d’Occitanie, puisqu’ils ne sont que 18% à porter plainte. Mais aussi par les autorités, selon les principaux intéressés : « 64% des médecins ayant déposé une plainte sont insatisfaits du suivi et de la prise en charge de leur déclaration », précise l’étude. « Le classement sans suite par la justice est pire que l’acte de violence », selon l’un des médecins sondés. D’autant « que le gouvernement n’a pas retenu dans son “Plan pour la sécurité des professionnels de santé – septembre 2023” la proposition destinée à considérer que tout professionnel de santé est chargé d’une mission de service public. […] Cette évolution législative aurait permis à ces libéraux de bénéficier des diverses dispositions de protections pénales renforcées, aujourd’hui seulement reconnues aux professionnels de santé exerçant en établissement de santé », note l’Union Régionale des Professionnels de Santé.
Un statut que les médecins libéraux demandent également pour leurs personnels. Car, comme le racontent l’un des praticiens interrogés dans l’étude, « ce sont essentiellement les secrétaires qui subissent des agressions verbales (cris, insultes), voire des gestes violents (taper sur le bureau, jeter des documents à la figure…) à la moindre frustration du patient. » Une situation qui se dégrade depuis ces cinq dernières années pour 82,6% des médecins libéraux.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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