Selon la dernière étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee, 2019), 2,6 % des habitants d’Occitanie vivent en communauté. La plupart sont des résidents d’Ehpad ou élèves en internat… mais aussi des militaires en caserne ou des détenus en prison.
154 000 personnes, soit 2,6 % de la population régionale, vivent en “communauté” en Occitanie, selon la dernière étude publiée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee, 2019). À l’intérieur de ces habitations, qui appartiennent à une même autorité gestionnaire, les résidents partagent un mode de vie commun, comme dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou encore les internats. Les détails.
Plus d’un tiers de la population qui vit en communauté en Occitanie réside dans des Ehpad (57 400 personnes), la grande majorité étant des femmes (42 200). Ceci s’explique notamment par leur espérance de vie plus longue (86 ans) que celle des hommes (80 ans). Le schéma le plus fréquent étant que « les hommes dépendants sont souvent pris en charge par leur conjointe. Les femmes se retrouvent ensuite seules et lorsqu’elles perdent leur autonomie, rejoignent une structure collective », analyse l’Insee Occitanie.
Depuis 2009, le nombre de résidents en Ehpad âgés de plus de 90 ans augmente en moyenne de 1,9 % par an, tandis que le nombre d’entrées de personnes âgées de 75 à 89 ans diminue. En effet, la moyenne d’âge des personnes admises dans ces établissements recule d’année en année grâce à l’amélioration de la santé des populations, qui vivent de plus en plus tard, et au développement de solutions alternatives à l’Ehpad (maintien à domicile, résidences séniors, etc.).
38 000 jeunes vivent en internat dans la région. Près de 85 % d’entre eux ont moins de 19 ans. « Du fait de l’éloignement des établissements scolaires, les collégiens et lycéens des territoires ruraux sont plus souvent internes. En Lozère, 9,3 % des collégiens et 42,9 % des lycéens sont internes, contre 0,6 % des collégiens et 5,3 % des lycéens héraultais », donne pour exemple l’Insee.
Par ailleurs, les étudiants en faculté inversent la tendance. Sur les 7 600 qui résident dans une cité universitaire (possédant un mode de vie communautaire), 6 000 se trouvent dans l’Hérault et la Haute-Garonne, des territoires plus urbains.
7,5 % des habitants de Lozère vivent en communauté. Un chiffre bien supérieur aux moyennes des départements voisins et ruraux du Massif central, de la Corrèze, de l’Aveyron, de la Creuse et du Cantal, où la part de population vivant en communauté s’élève à 4,5 %.
Les raisons ? La présence de nombreux Ehpad et internats, mais aussi l’importance du secteur médico-social dans le département. En effet, selon l’Insee, 2,6 % des Lozériens (soit 2 000 personnes) vivent dans un établissement sanitaire ou social, comme les maisons d’accueil spécialisées ou les structures d’hébergement pour adultes handicapés, alors que la moyenne en Occitanie est de 0,6 %.
L’Institut analyse ces résultats : la présence de nombreuses structures médico-sociales est liée à la reconversion, au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, d’anciens dispensaires, préventoriums antituberculeux ou orphelinats en structures d’hébergement.
L’Institut national de la statistique et des études économiques s’est également penché sur la vie en communauté dans les casernes militaires en Occitanie. Près de 7 200 militaires y vivent actuellement, et 97 % sont des hommes. « Plus encore que dans les autres régions, la faible part des femmes dans les casernes d’Occitanie s’explique par la présence de nombreux régiments de la Légion étrangère, qui ne comptent aucune femme dans leurs rangs, comme à La Cavalerie dans l’Aveyron, à Castelnaudary dans l’Aude, ou encore à Laudun-l’Ardoise dans le Gard », illustre l’Insee.
Idem pour les établissements pénitentiaires, considérés par l’Insee comme des locaux communautaires : sur 5 700 détenus, 97 % sont des hommes, car ils sont « très majoritairement » mis en cause dans les cas de crimes et délits, souligne l’Insee. De plus, seuls les établissements de Nîmes (Gard), Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault), Perpignan (Pyrénées-Orientales), Lavaur (Tarn) et Seysses (Haute-Garonne) disposent de quartiers pour femmes, ce qui limite la capacité d’accueil.
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