Ce mardi 8 avril, Atmo Occitanie a présenté un bilan détaillé de la pollution de l’air par les particules fines et ultra fines durant l’hiver 2023-2024. Malgré une légère baisse globale des concentrations, plusieurs territoires de la région restent confrontés à des niveaux préoccupants, notamment en lien avec le chauffage résidentiel, à l’instar des Hautes-Pyrénées, du Tarn-et-Garonne et du Tarn qui subissent des pics répétés de pollution.
La vigilance est toujours de mise en Occitanie. En effet, l’agence de surveillance de la qualité de l’air dans la région maintient son attention sur les particules fines et ultra-fines. Ces dernières sont dangereuses en raison de leur taille microscopique qui leur permet de pénétrer dans l’appareil respiratoire, atteignant parfois la circulation sanguine. Durant l’hiver 2023-2024, Atmo Occitanie a renforcé son suivi de ces polluants pour en déterminer plus finement l’origine, la composition et l’impact sur la santé. Ce mardi 8 avril, l’agence a présenté un bilan de la qualité de l’air dans la région durant l’hiver 20023-2024. Une période durant laquelle, certains départements ont enregistré des concentrations parfois très élevées et subi multiples épisodes de pollution.
Selon les données d’Atmo Occitanie, l’hiver 2023-2024 a enregistré une intensification des émissions de particules fines durant la saison froide, particulièrement en lien avec le chauffage au bois. Les particules présentes dans l’air ambiant sont loin d’être homogènes. Elles varient à la fois par leur taille, des PM10 visibles au microscope aux PM0.1 comparables à des virus ou molécules, et par leur origine. Les PM2.5, sur lesquelles l’attention est particulièrement portée, regroupent aussi bien des composés d’origine “anthropique” issue du chauffage résidentiel, du trafic routier ou des industries ; ou “naturelle”, résultat de l’érosion, des poussières sahariennes, des embruns marins…
À Toulouse, entre décembre et février, entre 30% et 55% des particules PM2.5 mesurées étaient issues du chauffage au bois. À Tarbes et à Lourdes, cette proportion grimpait même entre 45% et 65%. En parallèle, les concentrations de carbone suie, marqueur de combustion incomplète, ont été multipliées par deux, voire par trois par rapport à la saison estivale. Ces émissions ont été d’autant plus persistantes que les conditions climatiques (froid, absence de vent, inversions thermiques) limitaient leur dispersion dans l’air.
Ce mélange de conditions météorologiques explique alors les 23 jours de dépassement du seuil de 25 μg/m³ enregistrés dans les Hautes-Pyrénées, bien au-delà de la future limite européenne qui n’en tolérera que 18 par an à compter de 2030.
D’après Dominique Tilak, directrice générale d’Atmo Occitanie, « la période d’octobre à mars concentre la majorité des pics de pollution aux particules », aggravée dans certains cas par des épisodes désertiques, apportant des poussières sahariennes comme cela a été observé à plusieurs reprises sur les départements de la côte méditerranéenne.
Durant l’hiver 2023-2024, l’Occitanie a connu un total de neuf jours de pollution aux particules fines PM10. Atmo Occitanie a enregistré des concentrations plus élevées de ces dernières à l’Est de la région. Les niveaux les plus hauts ont notamment été observés dans le milieu urbain, notamment à Perpignan, Montpellier ou encore Nîmes avec des concentrations de PM10 situés en 10 et 17 μg/m³. Atmo Occitanie l’explique alors par des épisodes de pollution liés aux particules désertiques qui ont lieu sur l’ensemble de l’hiver 2023-2024. A contrario, le milieu rural s’en sort mieux, avec des niveaux de PM10 plus faibles, avec une moyenne de 8 μg/m³.
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