Face à l’augmentation exponentielle du nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire, due à l’inflation, les Restos du Cœur ne peuvent plus suivre ; en Occitanie, l’association va devoir refuser 10 à 25 000 personnes cet hiver.
« Aujourd’hui, nous ne sommes pas suffisamment solides pour absorber le flux de personnes qui ont besoin d’aide alimentaire », annonçait Patrice Douret, le président national des Restos du Cœur. Pire ! Selon lui, « si rien n’est fait, on pourrait devoir fermer d’ici trois ans », confie-t-il à l’AFP. Des perspectives alarmistes qui s’expliquent par l’augmentation exponentielle du nombre de bénéficiaires générée par l’inflation actuelle.
Une situation qui n’épargne pas l’antenne régionale de l’association. En Occitanie, les 6 800 bénévoles des Restos du Cœur ont accueilli plus de 100 000 personnes à ce jour, soit une augmentation de plus de 16 000 bénéficiaires par rapport à l’année dernière. « Nous avions distribué gratuitement 10,5 millions de repas à cette date en 2022. À la même date, en 2023, nous avons déjà distribué 4 millions de repas supplémentaires », précise l’équipe régionale de l’association. Selon leurs calculs, à la fin de l’hiver, ils auront dû distribuer 17 millions de repas, soit 25% de plus. Cette augmentation contraint les Restos du Cœur à acheter près du tiers des repas, soit près de 5 millions de repas, ce qui place l’organisme en difficulté financière.
Décision a donc été prise de « réduire les barèmes d’accès à l’aide alimentaire », informe les Restos du Cœur. L’association relaie ainsi les consignes de son président national : « Nous allons devoir massivement dire “non” à des personnes que nous aurions pu accueillir avant l’inflation. » En Occitanie, ce sont 10 à 25 000 personnes nécessiteuses qui n’auront plus accès aux repas gratuits de l’association. De plus, les bénévoles affirment que les quantités de nourriture distribuées devront être réduites.
Alors les Restos du Cœur en appellent à la générosité des entreprises, des pouvoirs publics… de tout organisme qui pourra permettre à cette association, créée en 1985 par Coluche, de continuer à aider les plus démunis. « On compte sur vous ! » implorent les bénévoles.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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