Moins bien payées et sous représentées dans les postes à responsabilité, les femmes sont encore victimes de disparités de traitement dans le monde du travail en Occitanie, malgré des politiques incitatrices en faveur de la parité et une amélioration chez les jeunes générations.
Dans une étude intitulée « Les femmes peu nombreuses aux postes à responsabilités », réalisée dans le cadre de l’édition 2022 du « tableau de bord du développement durable » d’Occitanie, l’Insee Occitanie constate que « la parité n’est pas atteinte dans les fonctions à responsabilité, dans le privé comme dans le public ». Cette étude, basée sur des données de 2019, relève également que « l’accès des femmes à ces fonctions progresse avec la législation et l’arrivée des jeunes générations » et que « les rémunérations des femmes exerçant une poste à responsabilité restent en deçà de celles des hommes ». Et cela malgré des politiques incitatives visant à favoriser la parité et l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes au travail.
En moyenne, les salaires des femmes étaient 20 % inférieurs à ceux de hommes en 2019, en Occitanie. Un écart presque deux points supérieur à la moyenne nationale (18,2%), calculé pour le secteur privé et public réunis et pour l’ensemble des métiers et catégories professionnelles (hors agriculture). Cette différence de salaire touche principalement les cadres et se creuse tout au long de la carrière professionnelle. En effet, chez les plus de 50 ans, les femmes bénéficient en moyenne d’un salaire horaire net 30 % inférieur à ceux de leurs homologues masculins.
À l’échelle plus locale, c’est le département de la Haute-Garonne qui enregistre les plus fortes inégalités salariales en fonction du sexe avec un écart moyen de 23,6 %. Le Gard (20,9%) et le Tarn-et-Garonne (20,9%) complètent le podium des départements d’Occitanie les plus en retard sur cette question. En revanche, en Lozère cette différence est réduite à 10,4 %.
Malgré des politiques visant à favoriser l’égalité professionnelle, les femmes sont encore significativement minoritaires à la tête des entreprises en France. Et l’Occitanie, où seulement 39 % des chefs d’entreprise étaient des femmes en 2019, n’échappe pas à cette règle. De même, 41 % des emplois de direction dans la fonction publique sont occupés par une femme. Alors, pourtant, que celles-ci sont majoritaires dans l’effectif global de la fonction publique.
Une surreprésentation des hommes qui s’aggrave dans les niveaux hiérarchiques directement inférieurs (23 % des postes de cadres sont occupés par des femmes) et dans les grandes entreprises.
En effet, en Occitanie, seulement une femme sur quatre (24,6%) est à la tête d’une entreprise de plus de 1000 salariés (contre 27% au niveau national). Une proportion qui tombe à 20 % pour les entreprises de 500 à 999 salariés et seulement 16,9 % dans les entreprises de 250 à 499 salariés.
Une part de femme dirigeantes encore trop faible malgré l’entrée en vigueur de la loi dite Copé-Zimmermann qui impose aux entreprises de plus de 500 salariés ou avec un chiffre d’affaire supérieur à 50 millions d’euros de respecter un quota de 40 % de femmes dans leurs conseils d’administration et conseils de surveillance.
Enfin, l’enquête de l’Insee relève que « la féminisation des postes à responsabilités est plus forte pour les jeunes générations ». En effet, dans les entreprises occitanes de plus de 250 salariés, 43,9 % des cadres dirigeants de moins de 30 ans sont des femmes pour seulement 27,5 % chez les 30/49 ans et 22,9 % chez les plus de 50 ans.
Dans la fonction publique, la parité est atteinte chez les cadres de moins de 30 ans alors que les celles-ci ne représentent que 33 % des cadres de plus de 50 ans. De même, les écarts de salaires entre les femmes et les hommes sont moindres chez les cadres de moins de 25 ans. Les femmes étant, tout même toujours payées autour de 6 % moins bien, en moyenne, que leurs homologues masculins.
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